La souveraineté alimentaire, une bonne chose?


IStock_000013773589XSmall[1]Par Sophie Stival

Dès cet automne, le Québec accueillera la chaîne de magasins Target. L’entreprise américaine est également un épicier. Son secteur alimentaire offrira des marques exclusives telles que Archer Farms, Market Pantry et Up and Up

Pour les consommateurs, cette concurrence à Walmart et à nos épiciers est la bienvenue. Mais on peut tout de même se questionner. 

Le rapport qualité-prix de ces producteurs, de ces fournisseurs vaudra-t-il le déplacement? Et surtout, comment les producteurs et les épiciers québécois peuvent-ils réagir?

Alors que le PQ est sur le point d’annoncer sa politique de souveraineté alimentaire, doit-on y voir une solution à cette nouvelle concurrence? Beaucoup de questions qui méritent réflexion. 

Selon la Coalition pour la souveraineté alimentaire, qui regroupe 80 intervenants du milieu, une telle politique doit redonner le droit aux Québécois « de définir et de mettre en place leur propre politique agricole et alimentaire, leur degré d’autonomie alimentaire en plus d’œuvrer librement à leur approvisionnement intérieur ».

Ça veut dire « favoriser une production agricole et alimentaire locale, saine et écologique réalisée dans des conditions équitables qui respectent le droit de tous les partenaires à des conditions de travail et de rémunération décentes ». 

Ce sont de bien beaux mots, mais dans les faits ça se traduira comment? Il faudra bien qu’on finance davantage nos fermiers et nos producteurs, s’ils souhaitent concurrencer les produits américains ou étrangers offerts par nos épiciers et les Target de ce monde. Quand on sait qu’un fromager d’ici paie son lait plus cher qu’ailleurs, il peut difficilement concurrencer les fromages importés. 

Encourager les petits producteurs

Au Québec, on gère l’offre de plusieurs produits (lait, œufs, poulet) par des quotas. On aide ainsi les gros producteurs. La souveraineté alimentaire devrait plutôt encourager les plus petits, ceux qui ont le plus de difficulté à s’imposer parmi les gros joueurs, faute de financement, bien souvent. 

Il faudra aussi un engagement de nos épiciers à offrir ces produits locaux sur nos tablettes. Ce qui est déjà le cas avec la récente politique d’achat local de Metro et la place de choix qu’offrent plusieurs épiciers à nos produits du terroir. Mais ne nous leurrons pas, les consommateurs regarderont avant tout le prix sur l’étiquette. Le choix ultime leur revient.

Pour que la proportion d’aliments québécois dans notre assiette grimpe de 33 % à plus de 50 %, ça prendra des incitatifs financiers quelque part. Et une certaine volonté de changer nos habitudes. 

Êtes-vous pour une forme de souveraineté alimentaire?

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2 réflexions sur « La souveraineté alimentaire, une bonne chose? »

  1. Oui la souveraineté c’est bien, mais pour faire changer les choses, c’est les consommateurs qui ont ce pouvoir, donc ce n,est pas en offrant des subvention ou donner plus de pouvoir à L’UPA que ca va changer.
    Quand les consommateurs Québécois vont arrêter d’aller au USA acheter, de juste regarder le prix, d’acheter dans les grandes chaines américaine, nous pourrons alors changer les choses ici, plusieurs veulent l’indépendance politique, mais oublie par contre les besoins de consommation interne.
    Combien reste ici pour chaque dollars dépenser en consommation, quand c’est une entreprise Québécoise qui le vend, qui le transforme, qui le produit, sans oublier le transporteur qui est aussi Québécois, profit, taxes, impôt, reste ici à 100%.
    C’est certain que c’est moins chère au USA, ici nous sommes socialiste, donc taxes et impôt servent à payer nos Hôpitaux, Écoles et programme sociaux.
    Les américain payent moins en taxes et impôt de toute sortes incluant les entreprises, mais ils doivent payer plus pour les autres services d’assurance et d’école.
    je ne vois pas beaucoup de gens aller magasiner des services hospitalier et CPE à 7$ au USA.
    Si nous changeons nos habitudes de consommation pour des produits d’ici, les entreprises vont s’adapter et rapidement.
    C’est bon pour l’économie et l’emploi, pour l’environnment, et nous allons savoir ce qui est dans notre assiette.

  2. On as malheureusement pas encore atteint la culture protectionniste qui favorise nos agriculteurs/éleveurs. Quand notre gouvernement aura compris que cela représente des emplois chez nous.

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