Les indignés de 2011

IStock_000008160911XSmall[1]Par Sophie Stival

Quels sont les trois événements marquants de l’actualité financière et économique en 2011? Un choix pas facile! Le magazine Time m’a donné un coup de pouce cette année pour entamer ce tour du chapeau.

En nommant les manifestants, « personnalité de l’année », le célèbre magazine fait d’une pierre plusieurs coups. Les pays arabes, la Grèce, l'Espagne, les États-Unis et plus récemment la Russie ont tous été balayés par des vagues de protestations. Ça représente plus de 3 milliards de personnes, rappelle le Time

On ne doit pas sous-estimer cet élan démocratique, ce cri du cœur planétaire.


Le printemps arabe

Personne ne peut oublier le geste désespéré de Mohamed Bouazizi, jeune chômeur tunisien qui s'est immolé le 4 janvier 2011. Sa mort a donné naissance aux manifestations en Afrique du Nord et au fameux printemps arabe.  

Les réseaux sociaux ont contribué à alimenter ce mouvement de la rue. Une colère qui a pour thème la révolte des jeunes chômeurs. La moitié de la population a moins de 20 ans, alors qu’ils sont dirigés par des hommes de plus de 60 ans (sauf le Maroc). 

La plupart d’entre eux sont sans travail. Ils rêvent d’une vie meilleure et de liberté. Le pouvoir et la richesse reposent dans la plupart de ces pays entre les mains des dirigeants et de leur famille. La hausse du coût de la vie, la corruption et le manque d’espoir contribuent à ce sentiment d’impuissance. Un cocktail dangereux.

Quand on n’a rien à perdre, on est prêt à tout pour se faire entendre, même à se suicider par le feu.

L’Europe et l’Amérique

Les revendications des manifestants en Europe et aux États-Unis étaient moins extrêmes qu’en Afrique du Nord. L’absence de dictature et de torture y est bien sûr pour beaucoup.

Le mouvement « Occupons Wall Street » reproche aux politiciens d’avoir sauvé des banques à gros prix. On dénonce aussi la cupidité des financiers de Wall Street. Ce qui était aux premiers jours un rassemblement informel de jeunes anticapitalistes a rallié des mouvements syndicaux, des environnementalistes et bien des monsieur, madame tout le monde.

La crise financière en 2008 a fait mal aux Américains, faut-il le rappeler. Plusieurs d’entre eux ont perdu leur maison pendant que leur gouvernement allongeait les milliards pour sauver le système bancaire. 

En Europe, la situation n’est pas plus rose. La Grèce, l’Espagne, l’Italie et bien d’autres pays de la zone euro paient pour leurs excès passés. Le surendettement oblige le gouvernement de ces pays à adopter des plans d’austérité musclés. Rien pour encourager les nombreux chômeurs à reprendre espoir.

Les manifestants sont sortis dans la rue pour contester ces mesures. L’Union européenne menace de les abandonner. L’assainissement budgétaire sera long et pénible. D’autres grèves générales sont à prévoir en 2012.

Tous ces protestataires d’un bout à l’autre de la planète partagent une même conviction, explique le reportage du Time. Ils croient que leur système politique et leur économie sont dysfonctionnels et souvent, corrompus. Même les pays démocratiques favorisent les riches et les puissants, empêchant par le fait même les changements qui s’imposent. Deux décennies après la chute du communisme, ces indignés ne croient plus à l’hypercapitalisme et désirent ardemment un nouveau contrat social.

La mobilisation populaire est-elle, selon vous, le meilleur moyen de changer les choses? 

Pour en savoir plus :

Maghreb : la révolte des jeunes chômeurs

Occupons Wall Street: sérieux?

Europe: pas de pitié pour les pays "cochons"

7 réflexions sur « Les indignés de 2011 »

  1. La mobilisation populaire est-elle, selon vous, le meilleur moyen de changer les choses?
    Je n’en connais pas d’autres. Elle peut se manifester sous plusieurs formes par contre : résistance civile (non-violente), dissension civile (formation de partis politiques ou mouvements pouvant aller jusqu’à la sédition), émeutes, état d’insurrection, révoltes ou révolution menant à une guerre civile.
    Je crois que le Québec et les québécois ont zéro propension à vouloir verser du sang pour une cause. La meilleure avenue serait un mouvement de masse très structurer et bien encadrer qui tranche à travers toutes les couches sociales et générationnelles. La meilleure stratégie. Frapper là où ça fait mal : les coffres de l’État et du grand capital. Arrêter de consommer. Arrêter d’emprunter. Arrêter l’utilisation des cartes de crédit. Arrêter l’utilisation des cartes à débit (payer tout en liquide).Arrêter de payer des impôts et des taxes. Les moins nantis, ceux qui ne paient pas ou peu d’impôts pourraient contribuer en arrêtant de payer le compte HYDRO, VIDEOTRON, Bell, etc… Si seulement 20% des québécois (la minorité silencieuse qui porte le fardeau fiscal) se mettent en situation de sédition passive, et que les autres contribuent à leur manière, je vous garantit que nos élus seront prêts à s’asseoir pour négocier un nouveau contrat social.

  2. Ce ne sont pas les élus qui mènent. Les véritables faiseurs de troubles dans le monde sont
    les donneurs de pot de vin. Les politiciens qui ont à coeur le bien de leurs concitoyens
    finissent par abandonner très tôt réalisant qu’ils sont désarmés devant la puissance de
    certains riches et la corruption qui en sort. Il y en a une partie qui demeurent en poste et
    qui sont désenchantés et désabusés. Il y a les arrivistes et opportunistes qui ne se laissent
    pas impressionner par tout ça et se paient une jolie retraite.
    Tant que les systèmes Capitaliste, Socialiste et Communisme seront forts l’humanité
    souffrira.

  3. ====La mobilisation populaire est-elle, selon vous, le meilleur moyen de changer les choses? ====
    Si quelqu’un qui tente d’enlever des cacahuètes à un singe se met en danger, imaginez ce que ce sera lorsqu’il y aura révolte générale. Les immensément riches ne sont pas mieux que les singes, ils voudront préserver leurs statuts de menurs puissants.
    Ça finira tout de même par péter un jour. J’ai lu les prophéties du Pape Jean XXIII.

  4.  » On ne doit pas sous-estimer cet élan DÉMOCRATIQUE, ce cri du cœur planétaire.  »
    La démocratie a déjà cessé d’être une réalité. Les responsables des organisations qui exerçent le POUVOIR RÉEL ne sont pas élus, et le public n’est pas informé de leurs décisions. La marge d’action des états est de plus en plus réduite par des accords économiques internationaux pour lesquels les citoyens n’ont été ni consultés, ni informés. Tous ces traités élaborés ces dernières années (AMI, GATT, NAFTA, NTM, OMC) visent un but unique: le transfert du pouvoir des états vers des organisations non-élues, au moyen d’un processus appelé  » MONDIALISATION « .
    Une suspension proclamée de la démocratie n’aurait pas manqué de provoquer une révolution. C’est pourquoi il a été décidé de maintenir une démocratie de façade, et de déplacer le pouvoir réel vers de nouveaux centres. Les citoyens continuent à voter, mais leur vote a été vidé de tout contenu. Ils votent pour des responsables qui n’ont plus de pouvoir réel. Et c’est bien parce qu’il n’y a plus rien à décider que les programmes politiques de « droite » et de « gauche » en sont venus à tant se ressembler dans tous les pays occidentaux. Pour résumer, nous n’avons pas le choix du plat mais nous avons le choix de la sauce. Le plat s’appelle  » NOUVEL ESCLAVAGE « , avec sauce de droite pimentée ou sauce de gauche aigre-douce.

  5.  »Les indignés-es… »Aussitôt que j’ai entendu l’appellation (d’origine contrôlée?) donnée à un futur groupe de personnes décriant à tort et à travers les agissements destructeurs d’un capitalisme un peu trop sauvage, il ne fallait pas être doté de voyance pour s’apercevoir que ce  »mouvement » était voué à l’échec dès le départ. Quand de surcroît, on nous montrait des gens constamment en camping(!?) en pleine ville, en obstruant et même polluant certains sites choisis, et bien là je me suis dit:  »Eh bien, tout ce cirque a probablement été préparé par ceux-mêmes qui sont décriés ». La formule est simple: Laissez les se plaindre, nous les montrerons au grand public sous un angle très peu attirant pour que la masse ne veuille jamais s’y identifier et ensuite nous démantèlerons chaque  »camps » de manière à ce que la population crédule croit qu’elle même l’exige et puis finalement plus personne ne voudra en entendre parler de manière sérieuse ». Et ça marche! Parce qu’on y a cru! S’il n’y a pas d’argent et de personnes clés d’INFLUENCE dirigeante politique, économique ou intellectuel, des gens qui se prennent pour des gens déguisé en réfugiés communistes dans le placard ne peuvent absolument rien faire, même pas pour eux-mêmes alors…

  6. LES GLOBALISTES DE L’ONU ONT CRÉE LE MOUVEMENT POUR NOUS UTILISER AFIN D’IMPOSER UNE RÉFORME FINANCIÈRE RADICALE ET INTERNATIONALE. ILS SONT LES INSTIGATEURS DES PROBLÈMES ET À NOTRE DEMANDE VONT LES RÉGLER SELON LEUR AGENDA ET NON À NOTRE AVANTAGE.

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