Au travail, qu’est-ce qui vous motive?

Funemployment_Info_ISPar Sophie Stival 

Métro, boulot, dodo. Cette expression en dit long sur la routine des travailleurs. Qu’est-ce qui pousse les Québécois hors du lit, jour après jour? Le salaire? Peut-être pas.

Selon le professeur Jacques Forest à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, la rémunération et les bonis ne riment pas toujours avec performance au travail. Au contraire, ça pourrait même mener certains employés à l’épuisement professionnel.

Le chercheur a tenté de vérifier des hypothèses quant aux effets de la rémunération sur la motivation (démotivation) au travail. Voici quelques faits saillants qui vous étonneront peut-être. 


Précisons d’abord que cette étude a été menée auprès de 836 membres de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec. Ce sont les premiers résultats, déjà très intéressants, qui ont été publiés cet automne. Des recherches encore plus pointues paraîtront en 2012. 

2 types de travailleurs

Selon la croyance populaire, il existe deux grands types de travailleurs. D’un côté, il y a ceux qui «travaillent par intérêt ou pour des valeurs qui les animent ». De l’autre, on retrouve ceux qui sont «plus motivés par le souci d’améliorer leur réputation ou de consolider leur situation financière ». Alors, qu’est-ce qui motive ces travailleurs? 

Dans le premier cas, on pense généralement que la satisfaction est en lien direct avec le travail, son utilité sociale. Le genre de travailleur "qui a la vocation". Je pense à certains enseignants, travailleurs sociaux, infirmiers, etc. Dans le deuxième cas, on pourrait croire que ces travailleurs sont satisfaits lorsqu'ils peuvent améliorer leur réputation et leur situation financière. Détrompez-vous.

Ceux qui travaillent principalement pour le « cash » ou ce qu’on pense d’eux seraient plus enclins à vivre de l’épuisement émotionnel et à avoir des comportements déviants au travail. Et la rémunération variable (à la performance, sous forme de bonis) amplifierait ce niveau d’épuisement (coût psychologique). À l'inverse, ceux qui aiment leur travail, se sentent utiles, ont plus d'énergie et sont plus fonctionnels. Leur expérience au travail est plus agréable.  

Comparer le public et le privé 

Autre résultat étonnant, il est écrit dans cette étude que « malgré le fait qu’elles reçoivent des bonis à la performance, augmentant ainsi potentiellement leur revenu d’emploi, les personnes travaillant dans les entreprises privées seraient moins satisfaites de leur rémunération, plus précisément de leur niveau de salaire, de leurs avantages sociaux et de la façon dont est administrée leur rémunération, que les personnes travaillant pour les organisations publiques. »

Pourquoi? Même si ça nécessite plus d’efforts au travail, lorsque la rémunération variable est importante elle aboutit souvent à une baisse de la performance dans le cas des employés du privé. Dans le secteur public, la différence n’est pas significative, semble-t-il. Les chercheurs proposent une explication. Dans le public, la rémunération variable est peu significative (en % du salaire) et n’aurait pas ou peu d’effets sur la performance.

La motivation au travail devrait être un thème prioritaire pour nos entreprises. Des employés heureux sont certainement plus performants. Et ce n’est pas toujours avec le bâton et la carotte qu’on y parvient.

Qu’est-ce qui vous motive au travail? 

 

7 réflexions sur « Au travail, qu’est-ce qui vous motive? »

  1. Faisons disparaître toutes les Unions et refaisons la même étude dans un an.
    Performer lorsque nous sommes protégés par une union et performer pour
    conserver son emploi en l’absence d’union sont deux situations totalement
    différentes.
    Ceux qui ont un emploi protégés par une union et qui ont choisi cet emploi par
    attirance ou affinités ne pourront dépasser un certain seuil de performance sans
    se faire avertir de freiner leurs élans puisqu’ils ternissent l’image de leurs consoeurs
    et confrères au regard de leurs patrons.
    À l’âge que j’ai, la motivation c’est :
    1- la maintenance de mon horloge interne … je sais toujours quel jour on est.
    car il est important que je le sache.
    2- un surplus de revenu
    3- du social
    Ça se résume à ça.

  2. Tous les jours, je blague avec mes confrères et consoeurs, y compris mon patron.
    Il y a 45 ans, j’ai pleuré la mort de mon plus jeune frère et j’ai pourtant blagué au
    salon funéraire. Annuler la pression que crée le travail est une absolue nécessité.
    Le rire est, à mon avis, le seul moyen d’y parvenir pleinement.

  3. En ce qui me concerne,pour l`instant je travaille par oblgation, pour l`argent. Je confirme que ca nous rend malheureux.Il me reste maintenant à moi d`essayer de changer les choses. vraiment pas facile quand t`a l`impression d`être dans un cul de sac. Au moins ma blonde est heureuse au travail elle

  4. Pour être plus clair. je travaille dans le secteur privé avec un salaire pour me permet de survivresans autres avantages, pas de fond de pension, pas d`assurances et autres avantages connexes. tout ce qu`on me demande c`est de faire rentrer du CASH dans la business. Vraiment stressant de jamais savoir si ca sera ta dernière journée de travail !!!!! Zéro sécurité. le message qu`ils envoient aux employés. SI PAS CONTENT,VOUS POUVEZ ALLEZ VOIR AILLEUR, TOUT LE MONDE EST FACILEMENT REMPLACABLE!!!!!!! PS: sérieusement, ca fait plus de 5 ans que je n`ai eu une toute petite augmentation de salaire. Vous comprendrais que le coût de la vie m`a rattrapé.

  5. @duck007
    Merci de ce témoignage. Vous n’êtes certainement pas seul dans votre situation. Parfois, des encouragements valent plus qu’un bonus à la performance, qui ne fait qu’ajouter (pour plusieurs) une pression supplémentaire.

  6. Bonjour,
    Je dirais, quand on aime notre travail et que jamais on se dit ce matin je resterais coucher c’est que notre travail est notre complément, dans mon cas j’aime mon job, directeur-commis de pièces depuis 1981 et je ne changerais jamais d’emploi et si je peux je travaillerais au delà de ma retraite 🙂
    J’ai un travail sous pression et si j’aimerais pas ce travail je ne pourrais pas tenir longtemps, faut être fait pour ça
    Et sûrement d’autre comme enseignant, médecin, aviseur de service auto et autre ou le public entre en ligne de compte.
    S.R

  7. J’aime mon travail et j’adore le public…. MAIS je travaillle pour vivre… je ne vis pas pour mon travail . Donc « aussi ben le rende agreable et le fun »!!!! bonne soirée

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