Taux hypothécaires: la fête est terminée

Plusieurs banques canadiennes ont haussé leurs taux hypothécaires cette semaine. L’augmentation est particulièrement importante pour les contrats fermés de 5 ans (hausse de 60 points de base).

 

Contrairement à l’automne dernier, les hausses anticipées du taux directeur canadien risquent bien de se matérialiser. Que ce soit en juillet ou avant, la récréation tire à sa fin. Il s’agit maintenant de voir jusqu’où les taux d’intérêt remonteront.

Le marché des obligations (taux d’intérêt sur les créances à moyen et long terme de notre gouvernement notamment) anticipe depuis quelque semaines déjà cette remontée. Les taux ont augmenté de plus de 50 points de base dans les termes de deux et trois ans. Notre banque centrale souhaite vraisemblablement remonter le taux directeur (financement à un jour) plus tôt que plus tard.

Attention à l'inflation

La stabilité des prix est le cheval de bataille de Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada. En 2006, la Banque a réitéré son désir de « maintenir l'inflation au taux bas, stable et prévisible de 2 % par année », soit le point milieu d’une fourchette de 1 à 3 %.

Or, l’indice de référence de la Banque du Canada (une mesure de l’inflation) a progressé de 2,1 % au cours de la période de 12 mois terminée en février, après avoir augmenté de 2,0 % en janvier. Ajoutons à cela une demande un peu plus dynamique et une demande extérieure plus ferme (exportations) et c’est amplement suffisant pour en inquiéter plus d’un…

 

Selon la Banque du Canada, les modifications de taux d'intérêt peuvent mettre 18 à 24 mois avant d'exercer leur plein effet sur l'économie et avoir une influence sensible sur l'inflation. Elle ne devra donc pas trop tarder si la tendance amorcée se poursuit.

 

Faut-il fixer son taux hypothécaire ?


Comme le rappelait récemment Doug Porter, économiste à la Banque de Montréal, les taux à court terme sont extrêmement bas et les pressions du marché favoriseront une hausse des taux  au cours de l'année qui vient. Il remarque également que si au cours des 30 dernières années, dans 82 % des cas, il était financièrement plus avantageux pour les emprunteurs d'opter pour un taux hypothécaire variable, dans la présente situation, il y a certains facteurs à prendre en considération avant de conclure qu'un taux variable serait nettement plus favorable.

 

Par exemple :

  • Au Canada, les taux d'intérêt suivent une tendance à long terme décroissante depuis le début des années 1980.
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  • Le taux du financement à un jour de la Banque du Canada a maintenant atteint un point où il ne peut plus descendre, de sorte qu'il n'y a plus de possibilité de baisse des taux variables. À compter de maintenant, les surprises ne pourront être que des hausses.
  • Les taux fixes n'ont été avantageux qu'au cours de deux périodes récentes : à la fin des années 1970 et à la fin des années 1980. Dans les deux cas, c'était à la veille d'une période de taux d'intérêt à la hausse, comme à présent.

Bien sûr, tout dépend de la flexibilité financière de l’emprunteur. Il n’y a pas de recette miracle. Il faut calculer quels seraient les paiements mensuels si les taux devaient remonter d’un demi-point ou d’un point de pourcentage et quelle sera la marge de manœuvre (consulter un expert). Rappelons que le fameux taux directeur est fixé à 0,25 % depuis avril 2009. La Banque CIBC prévoit pour l’instant une hausse de 75 points de base d’ici la fin de 2010. Rien de dramatique, mais la tranquilité d'esprit n'a pas de prix…

Autre billet : Financement hypothécaire: règles plus strictes

8 réflexions sur « Taux hypothécaires: la fête est terminée »

  1. INFLATION = CRÉATION ARTIFICIELLE DE MONNAIE.
    L’argent est aujourd’hui essentiellement virtuel. Il a pour réalité une suite de 0 et de 1 dans les ordinateurs des banques. La majeure partie du commerce mondial a lieu sans monnaie-papier, et seulement 10% des transactions financières quotidiennes correspondent à des échanges économiques dans le « monde réel ».
    Les marchés financiers eux-mêmes constituent un système de création d’argent virtuel, de profit non-basé sur une création de richesses réelles. Grâce au jeu des marchés financiers (qui permet de transformer en bénéfices les oscillations des cours), les investisseurs avisés peuvent être déclarés plus riches, par une simple circulation d’électrons dans des ordinateurs. Cette création d’argent sans création de richesses économiques correspondantes est la définition même de la création artificielle de monnaie. Ce que la loi interdit aux faux-monnayeurs, et ce que l’orthodoxie économique libérale interdit aux états, est donc possible et légal pour un nombre restreint de bénéficiaires.

  2. C’est l’heure de gloire à Mark Carney avec sa constipation sur le 2% d’inflation. La fermeté de la demande extérieure indique une intégrétion économique mondiale et ainsi la désuêtude de la politique monétaire… même sa contre-productivité si elle est appliquée selon le vieux principe.
    Historiquement l’inflation fesait de la place à des ajustements salariaux sans que personne perde la face mais là les fonctionnaires d’État essaient d’échapper à ceci en ayant des clauses d’indexation automatique dans leur conventions collectives…
    J’augmenterais les taux d’intérêts si il fallait soutenir à court terme notre devise en descente mais là on monte relativement à notre principal partenaire économique… les USA.
    Je ne pense pas que notre devise va monter à long terme, les USA font des réformes mais le Québec/Canada est sclérosé…

  3. Infomatch
    Je te remercie d’avance pour ta contribution bien que je la pense erronée du moins pour ce qui concerne les marchés financiers et la non création de Richesse. Par cette intervention je voulais te laisser savoir que les marchés financiers constituent une forme très onéreuse de financement des investissements des entreprises par conséquent il est un facteur réel de création de richesse et qui plus est, contraint les entreprises à la transparence lorsque les règles sont respectées.
    Merci!

  4. « L’entreprise crée des richesses. Elle est la source de la prospérité des pays et de leurs habitants »
    FAUX: le plus souvent, les entreprises ne créent pas de richesses, car la valeur créée est inférieure aux coût réel des ressources utilisées ou détruites, si on prend en compte le coût environnemental et humain, ainsi que le coût réel des matières premières non-renouvelables.
    Le « profit » des grandes entreprises est en réalité prélevé sur la nature, saccagée par l’exploitation, l’urbanisation et la pollution, ou « vampirisé » sur d’autres acteurs économiques:
    – sur les salariés qu’on aura licencié pour économiser des coûts ou « augmenter la productivité », ou dont on aura réduit la rémunération ou la protection sociale.
    – sur les consommateurs qui doivent payer plus pour une qualité ou une quantité moindre.
    – sur les fournisseurs (en particulier sur les producteurs de matières premières minières ou agricoles)
    – sur d’autres entreprises dont on aura provoqué la faillite par des pratiques déloyales, ou qui sont rachetées pour être ensuite dépecées, vendues par morceaux, et dont dont les salariés sont transformés en chômeurs.

  5. slut, je t avais dit que c était préférable de prendre un taux un peu plus cher mais fermé en voici l exemple lis ce que je t envoie ca presse de le fermer pr plusieurs années meme si steph pence autrement. appelle a la caisse pr prendre de l info, elle va te conseiller. bye..

  6. @Patricia
    À la lumière de ce billet, vous semblez conseiller à vos amis de fixer le taux de leurs prêts hypothécaires. Pourtant, ce n’est pas nécessairement la situation idéale pour tout le monde. Ça dépend beaucoup de la situation financière (coussin de sécurité) de chacun. Un conseiller hypothécaire peut également proposer des solutions mitoyennes. Par exemple: choisir un taux variable que l’on peut fixer en tout temps. Il faut dans ce cas suivre de très près l’évolution des taux.
    Lorsque notre solde hypothécaire est peu élevé on peut envisager l’option des taux variables, surtout si on prévoit une hausse de taux modérée.

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