Séduire les baby-boomers

Retraite_ISPar Sophie Stival

En France, on les appelle les séniors. Chez nous, des baby-boomers. Peu importe la désignation, ce qui compte pour les gens de marketing c’est de gagner leurs faveurs. 

Plusieurs d’entre eux se sentent psychologiquement et même physiquement comme à 40 ans, parfois moins. Ça ne veut pas dire qu’il faille les prendre pour des imbéciles en leur vendant des trucs leur faisant miroiter leur 20 ans…

Le marketing sénior a la cote. Comment cible-t-on les plus de 50 ans?

Le pouvoir d’achat des baby-boomers est important. Ils sont surtout très nombreux. Certains sont déjà à la retraite, d’autres travaillent à temps partiel ou à temps plein. Leurs moyens et leurs intérêts ne sont pas tous les mêmes et les entreprises le savent très bien. 

Portrait-robot

Selon un sondage CROP mené auprès des 50-64 ans au printemps 2010, les baby-boomers sont en santé et se sentent 10 ans plus jeunes! C’est 1,6 million d’individus ou 21 % de la population. On y apprend aussi qu’ils seront « vieux » lorsqu’ils auront 80 ans. On peut donc les qualifier d’optimistes.

L’étude commandée par l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) souhaitait mesurer les comportements des baby-boomers, connaître leurs attentes et segmenter ce groupe hétérogène.

Comment les 50-64 ans préparent-ils leur avenir? Par ordre de priorité,

  • Rembourser ses dettes (90 %)
  • Avoir un suivi médical régulier (81 %)
  • Changer ses habitudes de vie (66 %)
  • Aménager son lieu d’habitation (58 %), propriétaires (65 %)
  • Planifier sa retraite (57 %), couples (63 %) et propriétaires (68 %)

Ce sondage est précieux pour des gens de marketing. Les baby-boomers ressentent le besoin d’assainir leurs finances et veulent demeurer en santé grâce à un suivi médical régulier et en changeant leurs habitudes de vie. Le choix d’une alimentation saine et l’activité physique sont probablement en tête de liste de leurs priorités. Le confort de leur demeure est aussi important. 

Des marques

On a tous vu les publicités du savon Dove qui ciblent les femmes de plus de 50 ans en nous disant que la beauté n’a pas d’âge. 

Les compagnies d’assurance offrent de plus en plus de produits adaptés à cette clientèle. L’assurance-vie 50+ de Desjardins Sécurité Financière en est un bon exemple. 

Plusieurs baby-boomers sont friands de nouvelles technologies, ils écoutent beaucoup la télévision et aiment la nouveauté et les voyages. Bien sûr, ça demeure un portrait d’ensemble. 

Pensez-vous que les publicitaires visent juste avec les baby-boomers?

 

5 réflexions sur « Séduire les baby-boomers »

  1. J’ai adoré votre article, je le trouve très représentatif des gens dans la cinquantaine qui m’entourent, y compris moi-même.
    Beau travail! Continuez!

  2. Certes, les boomers n’ont pas inventé la pub, mais bon Dieu qu’ils l’ont élevé au statut d’une science, pour ne pas dire une religion. Parlant du Tout puissant, si son Fils revenait sur Terre, il serait incapable de chasser les marchands du temple. Il ne pourrait pas manier son fouet, parce qu’il aurait ses deux mains coller sur la bouche pour arrêter le flot incessant de régurgitation.
    Hier encore, j’écoutais Paul KRUGMAN (Nobel économie, 60 ans/PK) à Charlie Rose (CR). Le journaliste lui pose la question suivante. CR. Monsieur, quel est votre solution pour nous sortir de ce bourbier économique. PK. Spend ! Spend ! Spend ! C. Mais monsieur, ne sommes-nous pas déjà dans une impasse, les consommateurs sont pris à la gorge. PK. Voilà justement le cœur du problème, nous ne dépensons pas assez, il faudrait que les gouvernements injectent beaucoup plus de liquidités dans le système. La source de l’argent ou la manière que cet argent sera dépensé n’a pas vraiment d’incidence, c’est la consommation sur stéroïde qui compte.
    My hero !

  3. Mme Stival.
    Je ne sais pas si les publicitaires visent juste, sincèrement, je crois qu’ils n’ont pas besoin de cibler parfaitement. Il est vrai que pour la première fois de leur existence, les boomers furent littéralement secoués par les ratés d’une économie générationnelle historiquement fiable. Pour la première fois, ils ont probablement réfléchit à leur condition et questionner leur rythme de vie. Sans plus ! Il faudrait une véritable catastrophe pour qu’ils changent leurs habitudes de fond en comble.
    Il est intéressant de constater qu’en tête de liste, les boomers ont placé le remboursement de la dette. Par conséquent, nous pouvons en conclure, que moins d’argent sera consacré à la consommation, ce qui rend le travail des publicitaires plus ardu. Qu’en est-il vraiment?
    Mon point de départ est la disparition de Jean Guy Moreau qui nous a quitté à 68 ans. Il est né en 1944, ce qui fait de lui un membre de la génération silencieuse (1925-1945), celle qui a précédé les boomers. Il est mort relativement jeune tout de même. Cependant, il nous ouvre les yeux en montrant que les membres de la génération silencieuse commencent à disparaitre. Ils laisseront un héritage financier. D’ailleurs, il s’agit probablement du plus gros transfert intergénérationnel de l’histoire. Voilà comment les boomer rembourseront leurs dettes.

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