Qui sont les « bobos »?

IStock_000021254942XSmallPar Sophie Stival

Le terme « bobos » fait un retour en force avec l’émission du même nom, qui commence cette semaine à Télé-Québec.

C’est en 2006 que le chanteur français Renaud compose Les Bobos où il se moque des « bourgeois bohèmes », tout en avouant qu’il fait sûrement partie du lot…

Le Québec n’échappe pas à ce phénomène social. Chez nous, le bobo rime souvent avec la « clique du Plateau ». Au-delà de la caricature qu’en feront Marc Labrèche et Anne Dorval, qui sont ces riches citadins, écolos et de gauche?

C’est un ancien journaliste du Wall Street Journal qui a théorisé le concept du bourgeois bohème. Après une absence de près de 5 ans, David Brooks constate à son retour aux États-Unis qu’une « nouvelle classe sociale » est née. 

Créativité et diplômes

Dans son essai publié en 2000, Bobos in Paradise, il raconte la rencontre peu probable entre les riches des banlieues et les rebelles de la ville. Les premiers se sont dotés de cafés à la mode et boivent maintenant des espressos bien serrés.  Alors que les bohèmes habitent maintenant de luxueux lofts en ville et qu’ils dépensent sans compter.

À l’ère de l’information et des idées, les bobos ont pu tirer leur épingle du jeu et prospérer grâce à leur créativité et leurs diplômes universitaires. Nul besoin de capitaux ou de parents riches pour y parvenir. Cette nouvelle culture hybride, où des termes comme « capital intellectuel » et « industrie culturelle » ont vu le jour, imprègne maintenant toute notre société, affirme David Brooks.

M. Brooks remarque que les grandes entreprises comme Microsoft et Gap adaptent leurs pubs pour cette nouvelle communauté. On cite Gandhi et Jack Kerouac. Il est plus à la mode de ressembler à Franz Kafka que Paul Newman…

En résumé, les bobos sont riches, éduqués, cultivés tout en ayant des préoccupations environnementales. Ils mangent bio et ne veulent pas qu’on maltraite les animaux. Ce qui ne les empêche pas d’aimer le confort et les gadgets électroniques…

Des êtres contradictoires

Les bobos ont souvent des comportements et des attitudes contradictoires, remarque un collaborateur du magazine en ligne Rue 89. Selon Franck Gintrand, le bobo « entend agir quotidiennement pour un monde meilleur, notamment à travers sa consommation courante. Le bobo prête ainsi une grande attention au juste prix – voire, à la bonne affaire –, à l’authenticité, au bio, au vélo et plus largement à l’environnement tandis qu’il exècre le luxe, symbole par excellence de l’inutilité et d’une réussite aussi arrogante qu’agressive. »

Croyez-vous qu’il existe au Québec des bobos? Est-ce un effet de mode ou une tendance de fond?

 

2 réflexions sur « Qui sont les « bobos »? »

  1. Tiens donc, je ne savais pas que certaines classes sociales pouvaient encore gravir les échelons aux E-U.
    En tkas, après les YUPPIE, BUPPIE, SCUPPIE, DINK, WINDER, on aura fait le tour complet de l’aréna. Voilà les BOBOS réinventés!
    Pkoi, lorsque nous nous trouvons dans un resto pseudo fast-food très chic de Florence, dans une rue très couru de Florence, une certaine gente de Florence mange un ham-bourgeois double dégoulinant, ce n’est plus un BIG MAC! C’est à la limite, une bio viande slow-food !
    C’est une forme d’élitisme, entretenue par les agences de pub ! Vaut mieux définir et stratifier les différentes couches sociales pour en extraire le dernier centime.
    Pas grand monde je crois, à part mère Teresa qui aspire à devenir un PUPPIE (Poor Urban Professional …). De toute façon, ce sont seulement les HIPPIES ou les enfants des HIPPIES qui peuvent inventer des termes encapsulant comme BUPPIE (Black Urban Pro…) ou p-e HUPPIE (Hispanic Urban Pro…).
    Ouais , rien comme faire de tout petits pigeonniers bien définis pour y caser les consommateurs cibles. Tant qu’à généraliser sur les classes sociales, je vais y rajouter mon petit grain de sel insignifiant. Je parie que les BOBOS se font un devoir de payer leurs impôts et d’avaler toute hausse sans chigner, parce que pour la plupart d’entre eux, ils n’en paient pas vraiment, ils sont des hauts fonctionnaires !
    Même BUFFET n’est pas content de payer plus d’impôts. Il insiste que les riches doivent faire leurs juste part, mais s’il était vraiment content, il ne lèguerait pas 98% de sa fortune à la fondation de Bill GATES.

  2. @CoCoRico
    Merci pour ce tour d’horizon des couches sociales. Je suis peu ferrée dans le domaine. Mais je pense, comme vous, que ces termes servent avant tout aux gens de marketing.

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