Quel est le pire ennemi des entreprises technos?


IStock_000015222227XSmallPar Sophie Stival

L’entrée en bourse du réseau social Twitter fait beaucoup jaser. Après l’introduction catastrophique de Facebook l’an dernier, l’entreprise joue de prudence.

Mais dans ce milieu où le secret et les brevets sont rois, les adversaires ne sont pas toujours ceux qu’on croit…

Quel est le pire ennemi de la Silicon Valley? Ou comme l’appelle Farhad Manjoo, cette force destructrice qui a presque anéanti BlackBerry, obligé Dell à se privatiser et donné beaucoup de fil à retordre à Microsoft?

Selon le chroniqueur techno du Wall Street Journal, ce n’est ni le téléphone intelligent, ni la tablette, ni les réseaux sociaux, ni le nuage (Cloud), ni les « apps », ou autre bibitte innommable qu’il faut pointer du doigt.

Cette force « destructrice, changeante et imprévisible », c’est VOUS et MOI. 

Il n’y a pas si longtemps, les technologies nous étaient imposées. On n’avait pas grand-chose à dire. On faisait l’acquisition d’un cellulaire et on signait un contrat. Plusieurs options étaient bloquées et inaccessibles.

Même chose pour les compagnies de câble. On achetait un forfait avec des postes ou des films sur demande. Si votre poste favori n’y figurait pas, tant pis pour vous.

Le département informatique, l’autorité

La plupart des technologies de l’information étaient achetées par des entreprises. Le département informatique se fiait d’abord au niveau de sécurité et au prix de la technologie pour prendre sa décision et convaincre la direction. 

La facilité d’emploi du matériel, sa convivialité, n’était souvent pas un critère considéré. Bref, que ça vous plaise ou non, votre ordi au bureau était de marque DELL et roulait sur Windows et Office et votre cellulaire était un BlackBerry.

Révolution marketing et techno

En peu de temps est survenue une révolution technologique et marketing qui a tout changé. Il s’agit de l’accès pour tous à l’internet à haut débit (large bande). Et l’attrait des consommateurs pour des appareils comme le iPhone. 

Pour la première fois, explique Farhad Manjoo, on avait le droit de choisir la technologie qu’on voulait utiliser à la maison, sur nos réseaux sans fil et ultimement au bureau. 

Avant le département informatique était perçu par les employés comme l’endroit où l’on appelle lorsqu’on ne sait plus quoi faire, qu’on a un problème insoluble. 

Maintenant, on tente de rendre le travailleur plus productif en lui offrant des technologies si conviviales qu’il peut se débrouiller seul, même quand il travaille à la maison. Le rôle des techniciens est davantage de s’assurer de la sûreté des appareils et des logiciels utilisés par les employés.

D’ailleurs, bien des entreprises technologiques présentent aujourd’hui leurs joujoux au département des ventes et du marketing plutôt qu’à celui de l’informatique, constate le chroniqueur du WSJ.

Au Canada et au Québec, on a encore du chemin à faire de ce côté, il me semble. La révolution technologique est bien amorcée, mais dans le secteur de la téléphonie sans fil, par exemple, la concurrence, bien qu’elle s’intensifie, n'offre pas au consommateur son plein potentiel à un coût raisonnable.

Selon vous, le consommateur est-il vraiment celui qui dicte les choix des entreprises technologiques?