2012-2013 : une économie mondiale fragile

EconomiemondialePar Sophie Stival

Dans quelques jours, les douze coups de minuit annonceront l’an 2013. L’heure est au bilan.

Avant de vous souhaiter la bonne année, je vous propose mon traditionnel tour du chapeau de l’actualité des 12 derniers mois. 

Quels ont été les trois évènements marquants de l’actualité financière et économique en 2012? Voici les miens. Je compte sur vous pour me dire les vôtres.

En cette ère de la mondialisation, j’amorce cette rétrospective avec un billet plus international. L’Europe a encore été malmenée cette année. Plusieurs experts ont annoncé une tempête, un tsunami financier en 2013. Qu’en sera-t-il?


Europe

La zone euro est encore passée dans le tordeur ce printemps. Les capitaux ont fui les banques grecques et espagnoles. Les rumeurs de sortie de l’euro de la Grèce ont été fréquentes. 

Les pays les plus endettés d’Europe sont forcés de se serrer la ceinture et leur population proteste dans la rue. Près d’un jeune sur deux est chômeur là-bas.

La Banque centrale européenne pourra-t-elle sauver l’euro? Cette dernière soutient et supervise les pays surendettés. Elle garantit notamment les dépôts des banques en difficulté. 

L’incertitude demeure élevée. Trop de pays ayant des intérêts divergeant s’obstinent. Et les investisseurs étrangers, détenteurs de la dette européenne, ont horreur de l’imprévisible…

Afrique du Nord

L’Afrique du Nord ne va pas tellement mieux. Le printemps arabe de 2011 n’a pas réussi à sortir ces pays du marasme. 

Ce sentiment d’impuissance sociale et économique s’explique par l’absence de gouvernement stable. Les jeunes sont en grande partie sans emploi. Je pense à l'Égypte, la Tunisie et la Lybie. Comme l'écrit le philosophe Daniel Salvatore Shiffer dans le Point.fr, après le printemps arabe, c'est maintenant l'hiver islamiste

États-Unis

Les difficultés budgétaires américaines sont une autre grande menace pour l’économie mondiale. Le fameux fiscal cliff se chiffre à quelque 600 milliards de dollars. 

Si aucune entente ne survient, ces hausses d’impôts et baisses de dépenses entreront en vigueur le 1er janvier 2013.

Vu la fragilité de l’économie américaine, de telles hausses d’impôt et baisses des dépenses pourraient entraîner l’économie dans une nouvelle récession.  

Même le Canada subirait un ralentissement en raison de ses exportations qui seraient plus durement touchées, expliquait le mois dernier la Banque du Canada.

La confiance des consommateurs américains serait alors ébranlée. Ceci freinerait les investissements des entreprises américaines et par la bande, ceux de nos entreprises.

Une tempête mondiale en 2013?

En juin dernier, l’économiste Nouriel Roubini annonçait une nouvelle tempête mondiale en 2013. Il nous rappelle que le moteur économique que sont les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont connu un début d’année difficile. Il craignait alors que la situation ne se dégrade là-bas.

Dans les faits, la situation n’est pas aussi sombre. L’économie chinoise a repris du poil de la bête cet automne

M. Roubini se demande aussi comment les pays pourront stimuler davantage leurs économies puisque les taux sont déjà très bas un peu partout.

Enfin, les plus gros gestionnaires institutionnels de la planète ont lancé un avertissement cet automne. L’instabilité de la zone euro pourrait perturber gravement l’économie mondiale, affirme 71 % des 300 investisseurs institutionnels interrogés par State Street Global Adviser.

Ces fonds de pension, gestionnaires de portefeuilles et banques privées appréhendent un effet en cascades qui paralyserait la croissance mondiale causant des perturbations semblables à celles qui ont mené à la banqueroute de Lehman Brothers.

Outre les problèmes en Europe et la crainte de l’effondrement de l’euro, on redoute le ralentissement de l’économie chinoise, une crise du pétrole et les bulles que peut créer un excès de liquidités. 

On n'est pas sorti du bois…

Craignez-vous un ralentissement mondial en 2013 ?

2 réflexions sur « 2012-2013 : une économie mondiale fragile »

  1. Mme Stival,
    Un ralentissement est possible. On serait chanceux. On s’en tirerait à bon compte si c’est ce qui nous attend.
    La BCE ne peut pas sauver l’EURO. Seul, les pays membres peuvent sauver l’EURO. En commençant par l’Allemagne. Si demain matin, la Russie intégrait le marché commun, L’EURO serait sauvé. Mettons que c’est impossible. En dehors de ce moment de folie de Putin, les réformes doivent être majeures, profondes et uniformes. Sans concession fiscale, par conséquent, sans un abandon volontaire de souveraineté, l’échec final de l’EURO est seulement une fonction de temps. Sincèrement, ça ne serait pas un cataclysme, quelques pays se feraient littéralement baisés c’est sûr, dont la Russie et certains pays de l’OPEP, d’autre pays membres, tout dépendant du rééchelonnement de la dette qui s’ensuivrait pourrait se ramasser avec une devise nationale fortement dévaluée.

  2. Mme Stival,
    J’imagine que vous connaissez la franchise blockbuster des Superman. Le prototype pour tout ce qui a suivi. Eh bien dans le tout premier, Lois LANE se fait sauver in extremis par Superman avant qu’elle ne devienne une belle omelette sur Fifth Avenue. En plein, vol, Superman essaie de la rassurer, il lui dit : ‘’Don’t worry Miss LANE, I’m holding you’’, c’est alors qu’elle repondit : ‘’You’re holding me !? Who’s holding you !?’’
    Bref, il est vrai que la BCE garantit les dépôts des banques, ainsi que de se porter garant comme acheteur de dernier recours dans le marché obligataire. Mais la question se pose : Qui garantit la BCE !?
    Sur ce, qu’il n’en déplaise à tous les laïcs et athées, Mme Stival je vous souhaite Joyeux Noel

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