Les banques et la surchauffe immobilière

Balance_maison_ISPar Sophie Stival

Jusqu’au 25 janvier, vous pouvez profiter d’un taux hypothécaire fixe de cinq ans à 2,99 %. Un taux historiquement bas, faut-il le préciser?

La Banque TD et la Banque Royale ont rapidement emboîté le pas. Cette annonce faite la semaine dernière par la Banque de Montréal devrait nous faire sourciller.

Comment justifier une baisse soudaine d’un demi pour cent (ce n’est pas rien!) alors que les mots « endettement » et « surchauffe immobilière » font jaser les grands argentiers de tout le pays? 

BMO va même jusqu’à dire que cette hypothèque à petit taux est une nouvelle façon de réduire l’ensemble des frais d’habitation  des Canadiens. Quel message souhaite-t-on lancer réellement aux consommateurs? Nous ne craignons pas de ralentissement, continuez à vous endetter! Ou pire: votre banquier sera moins gourmand… pendant quelques jours, profitez-en!

Avertissements nombreux

La Banque du Canada lance des avertissements au public depuis plus d’un an. Notre taux d’endettement par rapport à notre revenu dépasse aujourd’hui le 150 pour cent. Ottawa a resserré progressivement ses règles d’emprunt hypothécaires depuis 3 ans. On souhaite ainsi protéger les emprunteurs qui achètent des maisons au-dessus de leurs moyens alors que les taux d’intérêt sont historiquement bas et qu’ils remonteront un jour ou l’autre.

Dans son dernier « Point de vue sur l’actualité économique », Sherry Cooper, économiste en chef de BMO, questionne ce vent d’optimisme de certains banquiers et dirigeants canadiens quant à la solidité du logement au Canada, spécialement à Toronto et à Vancouver. 

Elle écrit : « La situation canadienne est certes très différente de celle qui prévalait aux États-Unis en 2006, mais la flambée persistante des constructions de condos et des prix des maisons (sans commune mesure avec la croissance du revenu national) soulève des questions quant à sa viabilité et à ses retombées en cas de retournement de situation. »

Sherry Cooper ajoute : « … alors que de nombreuses voix s’élèvent depuis des années pour s’inquiéter des risques de hausses des taux d’intérêt, les taux hypothécaires continuent de baisser et n’ont même jamais été aussi bas. Bien sûr, cette faiblesse des taux d’intérêt rend le logement plus accessible, et dope les ventes et les prix; mais le niveau élevé des stocks de condos à Toronto (et, avant cela, à Vancouver) fait ressortir les problèmes de surconstruction et d'offre d'excédentaire auxquels le pays risque d'être confronté en cas de hausse des taux d'intérêt. »

Moins de concurrence, plus de profits

C’est connu. Notre système bancaire est beaucoup plus réglementé et moins concurrentiel qu’ailleurs dans le monde. Et ceci nous a grandement épargnés pendant la crise immobilière et financière de 2008. Cette situation de quasi-monopole permet toutefois aux banques d’engranger des milliards de dollars de profit. Elles protègent leur bilan et leurs actionnaires de leur mieux. Font-elles autant d'efforts avec leurs clients? On se le demande parfois…

Comme me lançait à la blague un ancien collègue banquier : « Nous voulons votre bien et nous l’aurons!»

Que pensez-vous de cette offre hypothécaire? Les banques ont-elles un rôle à jouer dans l’éducation financière des citoyens?

17 réflexions sur « Les banques et la surchauffe immobilière »

  1.  » NOUS VOULONS VOTRE BIEN ET NOUS L’AURONS  »
     » Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, SANS MAISON et SANS TOIT, sur la terre que leurs parents ont conquis  »
    Thomas Jefferson
    Président des États-Unis de 1800 à 1808

  2. « NOUS VOULONS VOTRE BIEN ET NOUS L’AURONS». Cette sitation permet aux banques d’être toujours gagnantes. Si l’économie va bien les banques vous dirons qu’elles voulaient votre bien; par contre si l’économie décline les banques saisiront vos biens. Donc il est raisonnable de croire que peu importe ce qui arrivera les banques vous dirons qu’elles voulaient votre bien et elles l’auront. B.S.

  3. J’ai travaillé pour des banques pendant 40 ans…ou presque. En fait, les banques se fient beaucoup à la SCHL et autres organismes du genre. Si l’emprunteur ne peut payer, pas grave, la SCHL va nous rembourser.
    Mais, à mon avis, les banques devraient porter une attention beaucoup plus stricte quant à la qualification des emprunteurs. Et, d’un autre côté, tenter d’obtenir un prêt sur un immeuble que vous n’habiterez pas ou encore un 5 plex…bonnes chances car, justement à cause du sur endettement, on ne tient pas beaucoup compte des loyers à recevoir.
    Est-ce que les banques sont fautives d’abaisser le taux? NON. Ceux qui sont fautifs sont les emprunteurs sachant fort bien qu’ils ne pourront pas rembourser.

  4. Très Cher Serge T
    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ton raisonnement. Dire que les banques ne sont pas à blâmer, que c’est plutôt la faute de l’emprunteur est un peu tirer par les cheveux. C’est comme affirmer que les marchands d’armes ne sont pas responsables des victimes de conflits armés. En effet, ils n’ont pas appuyé sur la gâchette. Mais, c’est bien la seule chose que les banques n’ont pas fait.

  5. Si c`était vrai qu’ils font tout ces efforts pour aider les épargnants,ils permettraient à ceux qui ont signer à des taux de 5%il ya 2 ou 3 ans de renégocier leur prêt à de meilleur taux,sans frais

  6. Avec mon gros cour d’économie 101 de secondaire 5 j’ai pas beaucoup de connaissance en économie mais j’ai du jugement et l’esprit très critique. À mon avis les banques maintiennent les taux hypothécaire bas pour 2 raison : inciter à la consommation et maintenir les salaires bas. Je m’explique. À moins de 3% d’intérêt pour une hypothèque, cela n’insiste pas les gens à rembourser leurs dettes. Si j’ai un 1000$ de lousse, à 3% je vais regarder pour une télé, un voyage ou autre truc du genre, tandis que si mon taux était de 12%, mon 1000$ de lousse il irait en remboursement de mon capital !!!
    Pour ce qui est de garder les salaires bas, voici mon raisonnement. Disons que je gagne 18$/heure, je suis seul et que je désire m’acheter une maison. J’établi mon budget et je détermine que je peut payer 1000$/mois de paiement. Avec un taux à 3%, je peut viser du 200 000$ mais à 12%, mon 1000$/mois de paiement ne me permettra pas d’avoir beaucoup plus que 125 000$ de prêt. Regardez ce que vous pouvez avoir comme maison pour moins de 150 000$ et vous verrez qu’il n’y a pas grand chose donc à 12% ça me prend un plus gros salaire pour avoir mon 200 000$ pour acheter la même maison. En gardant les taux bas, les salaires reste bas car si du jour au lendemain les taux augmenterais de 400%, mais que les salaires n’augmente que de 1%, pratiquement personne n’aura les moyens d’avoir une maison.

  7. Évidemment les taux offert sont le reflet du surendettement des ménages. Les banques n’ont pas le choix de laisser les taux bas car, ils savent très bien quel impact aurais une légère hausse sur la capacité à payer des ménages. Je pense qu’il n’y a pas que les banques à pointer du doigt quand nous vivons les effets d’une bulle immobilière. Je pense que pour éviter des bulles immobilière comme on en voie partout, il faudrait que le gouvernement ou les banques imposent aux villes de gérer l’émission des permis de construction en fonction du taux d’innocupation des logements, résidences pour personnes agées, condos, maisons et non pas d’émetre des permis les yeux fermé dans le seul but de récolter plus de taxe!…de cette façon le marché immobilier serais toujours en équilibre et quand l’immobilier va tout va! À mon avis les bas taux offert par la banque TD et la banque Royale sont un message claire que les taux n’ont pas fini d’être aussi bas.

  8. Les banques sont autant la pour aider que pour nuire. Si tu achete une maison trop dispendieuse pour tes moyens est-ce la faute de la banque? La faute du bas taux d’interet? Si tu achetes toujours a crédit pour avoir tout et tout de suite est-ce la faute des émmeteurs de carte de crédits? (surtout si tu en as plusieurs) Va falloir arreter de faire les grand enfants et admettre que si on est endetté c’est entierement de notre faute. Il y a pas une banque qui a tordu le bras de quelqu’un pour signer un emprunt. Mon taux d’endettement est de 6% et je ne fait pas de simplicité volontaire. La discipline c’est l’art de refuser des petit plaisirs immédiat pour en avoir de plus gros plus tard.

  9. Partie 1
    En 1999, si j’avais déclaré à la télévision durant une entrevue qu’en 2012 on paierait l’essence 1.40 le litre, que les propriétés moyennes auraient plus que doublé, que le prix des matières premières en général auraient quadruplés et que l’inflation serait seulement de 3%, j’aurais été la risée ou pis encore on m’aurait envoyé directement à Pinel. C’est pourtant ce que nous vivons. La vérité est que nous vivons dans une déflation chronique et structurelle qui dure depuis bientôt 15 ans. La vérité est que pendant plusieurs générations les gouvernements et les autres agents économiques pouvaient générer de l’expansion économique en contractant des dettes, tant et aussi longtemps que la richesse engendrée pouvait continuer de servir la dette, on ne parle même pas de la retirer, tout baignait. Cette manière de ‘’gérer’’ l’économie est dans un cul de sac. Les gouvernements sont à bout, les ménages sont à bout, les PME sont à bout.

  10. Partie 2
    Comme d’habitude, je trouve que David a cerné l’essence même du problème. Un régime de bas taux d’intérêt qui perdure depuis 13 ans ne fait que perpétuer le mal investissement, la spéculation a moindre risque et la surproduction. La déflation est une manière plus sournoise que l’inflation de confisquer la richesse des citoyens. Les ménages qui ont accumulé un petit pécule en vue de la retraite ne peuvent pas générer de revenus sur leur capital. Par conséquent, ils sont obligés de dépenser ce capital. Au même titre, les fonds de pension deviennent insolvables par une combinaison d’engagements trop généreux et une incapacité de générer des rendements. Alexandre, je te crois bien intentionné lorsque tu proposes un contrôle des permis de construction. Mais la dernière chose dont nous avons besoin est un système bancaire avec plus de pouvoir et une administration municipale qui décide des mises en chantier. Ouch !

  11. Les taux d’interets… Interessant, comme si ils les baissaient pour faire  »plaisir a la population ». comment crée plus d’argent invisible et plus de dettes. Dans un systeme monaitaire tout se base sur l’exploitation et on se fait très bien manipuler, On veux votre bien et nous l’auront. Dommage que nous vivont dans un systeme regis par les institutions financieres.

  12. Est-ce la banque qui est fautive ou les gens qui sont incompétents à gérer leur budget. Moi, j’y vois qu’un avantange, c’est tout l’argent que je vais économiser pour payer mon capital en dix ans au lieu de vingt-cinq ans, ça c’est bien gérer son argent. Arrêtez de vivre aux dessus de vos compétences, ceux qui critiquent sont encore les incompétents, les irresponsables qui vivent aux dessus de leur moyens. Tous ceux qui ne gagnent pas un revenu familiale aux dessus de 80 000 par année ne devrait pas acheter une maison au dessus de 200 000 $. Il y a trop de gens qui veulent flasher auprès des autres et vivent aux dessus de leurs moyens, cesser ce jeu et tout l’économie en bénificiera.

  13. Il est temps de casser votre hypothèque et aller chercher le taux préferenciel, même avec la pénalité que vous paierrez, vous économiserez des milliers de dollards, prenez cette économie, placez la avec intérêt pour cinq ans et dans cinq ans mettez la sur votre capital, ça c’est gérer son argent soigneusement. Bien à vous.

  14. Tout à fait Daniel. Je suis d’accord lorsque vous dites qu’ultimement, c’est à celui qui contracte la dette de surveiller ses finances personnelles. Cependant, un vendeur d’hypothèque n’est pas différent d’un vendeur d’auto. Si ce dernier peut vous convaincre d’acheter une Mercedes S500 au lieu d’une B200, croyez-moi, il sortira toutes les armes de son arsenal de vendeur pour avoir votre signature.
    La chose à faire Daniel, comme vous dites est de résister à la tentation de dépenser un pouvoir d’achat nouvellement dégagé. Si vous étiez habitués de payer 1200.00 par mois, continué de le faire avec cette nouvelle hypothèque, ainsi, vous pouvez couper l’amortissement plus rapidement.

  15. Le seul gros problème que je déplore est que les banques prêtent sur le revenu brut au lieu du clair, il devrait y avoir une loi pour contrer se problème.
    Par exemple: si je fais 1000 par semaine moins le syndicat, le fond de pension, les assurances, les vacances et les impôts, il ne reste que 500 clair et si j’ai une auto à payer, en moyenne 500 par mois, il ne reste que 1500 par mois, moins l’énergie, cable, téléphone, taxes municipales et la nouriture, disons que ça commence à être très serrer vous ne trouvez pas.

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