École : plus de rendement, plus d’argent…

Etudiante_ISPar Sophie Stival

Selon les récentes propositions de notre ministre de l’Éducation, Line Beauchamp, les écoles qui ont un meilleur rendement auraient une plus grosse enveloppe budgétaire. Au printemps, François Legault avait carrément suggéré de lier le salaire des profs à la performance de leurs élèves

Lier la rémunération à la réussite scolaire est insensé dans un système d’éducation public et universel. Établir le budget des écoles en fonction de leur rendement l’est tout autant.

Ça ne veut pas dire que nos enseignants ne puissent être évalués, bien au contraire. Ça ne veut pas dire non plus que nos commissions scolaires bureaucratisées ne doivent pas être allégées au bénéfice des écoles.


Donner plus de pouvoir aux écoles, on devrait tous être d’accord avec ça. Qui sont les mieux placés que les enseignants, les spécialistes et la direction de l’école pour savoir quels sont les vrais besoins des élèves?

Évaluer et rehausser la qualité de l’enseignement

Quand nos enfants échouent et décrochent, on blâme bien sûr les parents qui sont trop peu impliqués. On rejette la faute sur les classes surpeuplées, le nombre grandissant d’enfants avec des troubles d’apprentissage et de comportement. Il est vrai qu’on manque de ressources sur le terrain. Mais nos écoles ne sont pas non plus à l’abri de l’incompétence. Et ça comprend aussi les professeurs.

Un diplôme en enseignement n’est pas un gage absolu de qualité. On devrait pouvoir évaluer la qualité de l’enseignement en classe. L’idée n’est pas de donner une prime en fonction de la réussite scolaire, mais bien d’aider ceux qui ont des lacunes dans certains domaines. Et de se départir des rares pommes pourries.

Évaluer la performance des enseignants doit faire partie intégrante de la boîte à outils qui permettra de rehausser la qualité de l’enseignement primaire et secondaire chez nous. Il en va du succès de nos enfants et de toute la société.   

Souhaitez-vous qu'on évalue la qualité d'enseignement de nos enseignants?

8 réflexions sur « École : plus de rendement, plus d’argent… »

  1. ====Souhaitez-vous qu’on évalue la qualité d’enseignement de nos enseignants?===
    Oui, absolument!
    Connaître la matière et savoir la transmettre sont deux qualités très distinctes.
    J’ai connu mes meilleurs enseignants à l’école des adultes. Normal, je crois, car
    les deux parties, enseignants et élèves, sont véritablement motivées.
    Pourquoi, alors que les parent doivent motiver leurs enfants, les enseignants n’en
    feraient pas autant! Dans mon enfance, il n’y avait que les journaux. Les jeunes,
    aujourd’hui, sont plus éveillés et c’est normal car c’est la civilisation qui progresse.
    Ils sont donc très conscients de leurs environnements, de la qualité de vie qui se
    détériore, que la classe moyenne disparait progressivement. Les cours affichés
    sont insidieusement calibrés préparés pour produire une maind’oeuvre bon marché.
    La quantité d’étudiants surpasse le besoin réel. Un gars, bachelier, pourra éventuellement recourir à l’aide sociale. Absolument aberrant!
    Alors nous avons comme conséquence des jeunes qui voient leurs avenirs
    incertains et même pourris. Nous avons aussi comme conséquence un besoin plus
    pressant et vital d’enseignants passionnés, pour transmettre le savoir.
    Nous sommes loin du compte.
    Évaluer l’efficacité des enseignants serait une excellente décision à prendre.
    Cependant, la meilleure solution, serait d’évaluer les étudiants pour les regrouper
    par quotients intellectuels. Cette façon de faire est réprouvée et c’est, à mon avis
    imbécile. Nous pourrions, à tout le moins, les regrouper par aptitudes.
    De cette façon, aucun serait découragé par les difficultés de l’apprentissage. Nous
    aurions de meilleurs résultats scolaires et des jeunes plus motivés et intéressés.

  2. L’article est bien, mais il manque quelques informations que peu de personnes connaissent.
    La réalité que vivent les enseignants des écoles publiques n’est pas très rose.
    Trop souvent, ils reçoivent des menaces de mort, subissent du harcèlement de la part de certains parents et élèves, se font tasser dans les corridors et même se font lancer des objets par la tête.
    Ces élèves paresseux, pas du tout habitués à l’effort et surtout certains de passer toutes leurs années, et ce, même s’ils n’ont pas les notes nécessaires, (c’est comme ça depuis le primaire) sont la relève de demain.
    Avant d’accuser les enseignants d’avoir dans leur rang quelques pommes pourries, pourrait-on regarder du côté du ministère de l’Éducation, pourrait-on regarder tous ces grands penseurs, trop souvent déconnectés de la réalité que vivent les enseignants, qui ont prôné le droit de l’élève de ne plus redoubler d’année afin de ne pas froisser sa petite personne. Les enfants d’aujourd’hui ne sont pas habitués à l’effort. Ils veulent que tout leur soit servi sur un plateau d’argent et que tout soit obtenu rapidement.
    Peut-être que si l’on se penchait sur ce phénomène, on pourrait aider nos enseignants et faire en sorte qu’ils aient une meilleure qualité de vie. Quand on constate que de nombreux enseignants quittent la profession après seulement cinq années d’enseignement, il faut se questionner à savoir qui pourrait faire en sorte qu’ils se sentent plus appuyés et reconnus pour le travail colossal qu’ils accomplissent. Ce sont les formateurs de la génération de demain. Ils sont les piliers de notre société, et sont eux qui formeront nos futurs médecins, avocats, infirmiers, comptables, etc.
    Être enseignant est un travail épuisant. Travailler avec du capital humain nécessite tous les sens, une constante adaptation, une patiente à toute épreuve et une très grande force de caractère. Sans eux, les Heinstein d’aujourd’hui n’auraient jamais pu découvrir et développer tout leur potentiel.

  3. Je suis d’accord avec Mme Stival sur un point de vue, nous serions collectivement débile mentaux de permettre le Ministre de l’Éducation une refonte qui lierait la rémunération des professeurs ou l’allocation des ressources sur une base de réussite scolaire. C’est une invitation ouverte à l’abus compte tenu primo, de la subjectivité aigue de l’évaluation scolaire et secundo, de la tentation normale d’un individu de vouloir augmenter son salaire.
    Je crois qu’il existe autant de parents inadéquats que de profs incompétents. De toute façon, les généralisations sont très réductrices et ne servent qu’à une seule chose, à distribuer le blâme. En grande partie, le problème actuel découle essentiellement de la non inclusion de nos jeunes garçons dans le processus éducationnel, ultimement, l’écart énorme de diplomation entre les deux sexes ne fait que se creuser. Le cout d’opportunité pour notre société est tout simplement gigantesque.
    J’ai un garçon qui finalement rentre à l’université, faute de mieux. Bref, une formation post-secondaire induite par dépit ou par manque d’alternatives. Aucune idée de ce que ça va donner en bout de ligne. Par contre, je suis très content qui se reprenne en main. Son parcours est typique de nos gars. Il n’a pas décroché mais presque, c’est simplement par entêtement et obstination de ma part qu’il a terminé son secondaire V et ce purgatoire qu’on appelle le CEGEP.
    Tout au long de son cheminement, la seule constante était sa profonde frustration par rapport au système. Cette frustration a pris naissance dès la petite école et avec raison. Une petite anecdote pour illustrer ma pensée. Il y a plus de dix ans déjà, j’assistais à une rencontre parents élèves de la 5eme année. Le prof titulaire, une dame dans la trentaine avancée, de toute évidence brillante et articulée, nous régurgite son insatisfaction et voile à peine son impuissance par rapport aux garçons de la classe. Au bout de quelques minutes de ce barrage de paroles douloureuses, j’observe la réaction des quelques pères qui sont dans la salle et je lis sur leurs visages la haine et le mépris. Personnellement, je gigotais nerveusement et je me retenais pour ne pas interrompre. Le discours terminé, je lève la main pour prendre la parole et je contre-attaque.
    Mais très chère Madame, il y a presqu’autant de garçons que de filles dans les classes, comment expliquez-vous ce phénomène. Elle rétorque en disant que généralement, les filles sont plus appliquées et attentives. Je lui donne raison, mais j’ajoute une banalité du genre que les gars c’est des gars et les filles c’est des filles. Elle veut répliquer, je lui coupe la parole sèchement et je dis, je pense que le véritable problème est que sur cinq profs, il n’y a aucun homme. Les mères de la salle me traitent de macho fini, de Cro-Magnon et j’en passe.
    Je pense que tout se décide durant la petite école. Il faut absolument séparer les garçons des filles et attirer plus d’hommes dans l’enseignement primaire. Pas une mince affaire.

  4. ====Souhaitez-vous qu’on évalue la qualité d’enseignement de nos enseignants?===
    Par qui ?
    1) Par les étudiants. Quels sont leur disposition à faire une évaluation de l’enseignement ? À partir de quel âge ?
    2) Par les pairs (autres enseignants). Qui a suffisamment d’objectivité pour le faire équitablement ?
    3) Par les directions d’école. Ils sont formés en grande partie d’anciens profs et ont plutôt des visions de performance « administrative » que pédagogique.
    4) Par le ministère. La politique d’abord, la pédogogie si possible.
    5) Les parents. Quel parent sera assez objectif face à la réussite ou échec de ses enfants ?
    6) Le marché du travail. Très peu, trop tard.
    Il y a une exception, la formation aux adultes seulement lorsqu’elle n’est pas payante.
    En théorie oui, en pratique, bof !

  5. Moi j’ai eu la chance de finir mon secondaire en 2007 1 ans ou 2 avant la « réforme de l’imbécillité » qui visait à faire notre 2e sport national (après les élections) soit le nivelage par le bas de l’apprentissage de nos enfant. La réforme visait, dans le but d’éviter de faire de la grosse peine au parent qui ont des enfants moins académique que les autres, à faire des classes « mixte » au niveau académique. Jumeler un fort, un normal et un « poche » dans la même classe afin que le fort aide le « poche ». Ce qui fait en sorte que celui qui est bon perd son temps à expliquer 4-5 même 10 foi la même chose à celui qui est poche pendant que celui qui est de niveau normal suit son cheminement habituel. Mon prof appelait ça l’entenoire de l’imbécillité : Laissé les fort s’arranger avec leurs problème, travailler avec les faibles ce qui fait que tout le monde sera pareil : 60-70% !!!!!! Fini le temps des 95% et des 55%, tout le monde aura des notes similaires et surtout tout le monde passe !!!!! Oui le jeune ne ce sentira pas « discriminé » d’être le seul de sa gang à doubler son année mais est-ce que c’est lui rendre service ?????
    Comme le dit notre cher ami CoCoRiCo, la place de la femme est trop importante dans les écoles. J’était tout heureux, lorsque j’ai fini mon primaire de savoir que dès l’année prochaine j’allais avoir des cours de mécanique auto et d’ébénisterie pour finalement apprendre, à la rentré, que les cours de mécanique et d’ébénisterie avait été remplacer par des cours d’économie familiale !!!! De la couture pis de la cuisine tabarnak !!!! La raison : Les jeune filles n’était pas assez intéressé par le cour ça ce reflétait sur leurs moyenne.
    Oui les prof devrait être obligé de faire de la formation continue, être évaluer sur leurs connaissance de la matière et de leur aptitude à la « donner » à ses élèves mais surtout nous devrions obliger les profs à enseigner la matière pour laquelle ils ont suivit une formation. J’avais un prof de géo qui enseignait l’économie, un prof d’économie qui enseignait l’histoire et j’ai même eu un coach de football comme prof d’anglais !!!!! Mon petit frère à un ami dans sa classe qui vient de la Californie, qui est naturellement excellent en anglais puisqu’il s’agit de sa langue maternelle. Bien croyez le ou non, lorsque la prof d’anglais fait une erreur et que le jeune le lui fait remarquer, elle ose dire à un américain, qui parle anglais depuis 14 ans, qu’elle est meilleur que lui en anglais et que ce n’est pas le même anglais ici qu’en Californie………….

  6. Nous avons retiré 2 aspect primordiales de notre système d’éducation : Le fait que nous ne sommes pas tous égaux et le fait la discipline est à la base de la réussite. Je suis de l’avis qu’il devrait y avoir des classes formées de ceux qui font partis des « fort » et ceux qui sont dans la moyenne forte et d’autre formé de la moyenne faible et des « poches ». De cette façons, ceux qui aspire à faire partis de l’élite ne seront pas pénalisé par ceux qui aspire à faire cuire des frites au casse-croûte du coin.
    Il faut aussi qu’il y ait de la discipline et que les parents sache que dans la classe, leurs enfants roi n’est pas le roi. Le berger est le professeur et l’élève est le mouton. Moi quand j’allais à l’école, tu avait affaire à avoir de maudit bons arguments pour que les parents prennent pour toi. Je ne voit pas pourquoi, maintenant, c’est le contraire.

  7. Évaluer les enseignants?
    Je suis d’accord avec l’évaluation des enseignants. De toute façon, la majorité d’entre eux sont compétents. Évaluer permet de cibler les points à améliorer dans leur pratique et de fournir les outils nécessaires à ceux qui en ont besoin afin qu’ils deviennent encore meilleurs. D’ailleurs, dans la plupart des écoles, un système d’évaluation et de supervision du personnel existe déjà.
    Par contre, rémunérer les enseignants et augmenter les budgets des écoles en fonction de la performance des élèves est une stupidité. Les enseignants sont loin d’être l’unique facteur de réussite d’un élève. Alors on ne peut les rendre responsables à 100% des résultats de leur groupe. Plusieurs éléments viennent influencer le niveau de motivation ou de réussite d’un jeune: les valeurs familiales, les amis, les aptitudes personnelles, la santé, les humeurs, le milieu socio-économique, etc. Le type d’enseignement a beau en faire partie, quand un élève ne veut rien savoir ou si les conditions externes à l’école ne sont pas propices à la réussite, l’enseignant pourra faire tout ce qu’il peut, il n’arrivera à rien. Je crois que l’enseignant peut faire 50% du chemin, mais pour que lui et l’élève se rejoignent, ce dernier doit franchir lui-même l’autre moitié du chemin.
    Par rapport au financement des écoles, il ne faut pas oublier qu’elles manquent déjà de ressources, qu’elles soient financières ou autres. Diminuer leur enveloppe budgétaire parce que leur clientèle performe moins bien ne fera que rendre la chose pire encore. C’est s’embarquer dans un cercle vicieux. Tes élèves réussissent moins bien, alors on te pénalisera lors de la prochaine distribution d’argent. Tu auras moins d’argent, alors moins de personnel de soutien pour les élèves, un plus grand nombre d’élèves par classe par manque de moyens pour payer les enseignants et moins d’activités parascolaires pour motiver les jeunes à rester à l’école parce que plus d’argent pour les financer. Alors les élèves ne réussiront pas plus, alors on te pénalisera encore. Parce que n’allez pas penser que l’état injectera plus d’argent dans l’éducation pour financer les primes de performance; il réduit à chaque année l’enveloppe budgétaire accordée aux commissions scolaires. Le seul moyen de rémunérer à la performance est de couper ailleurs ou d’augmenter les impôts. Comme si on n’en payait déjà pas assez!
    Et que fait-on des écoles qui sélectionnent leurs élèves en fonction de leur performance scolaire? Ils auront assurément un meilleur taux de réussite. Ces écoles exercent une forme de discrimination et grâce à celle-ci, elles auront plus d’argent. Et les écoles qui sont ouvertes à tous parce que selon elles tout le monde a droit à l’éducation seront pénalisées? C’est un non sens! Soyez humanistes et solidaires, on vous enlèvera de l’argent pour le donner à ceux qui prônent le culte de l’élitisme!
    Ceux qui croient en l’évaluation des enseignants en vue de leur donner les outils pour s’améliorer ont selon moi raison, mais ceux qui veulent en faire un outil pour les pénaliser ou les récompenser ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Même chose pour ceux qui sont pour la récompense des écoles en fonction de la performance.

  8. @Julie
    ——- Soyez humanistes et solidaires, on vous enlèvera de l’argent pour le donner à ceux qui prônent le culte de l’élitisme!—————
    Où est le problème de prôner l’élitisme ??? En quoi est-ce mal de viser le haut de l’échelle ??? Devrions-nous tous être née pour un petit pain ??? Je déteste cette façon de penser. Moi, on m’a toujours dit qu’il faut visé haut pour mieux fuir le bas et je ne voit pas ce qui est mal à vouloir faire partie des meilleurs !!! Einstein n’aurait pas accomplit tout ce qu’il a fait si personne ne l’avait poussé à performer. Je ne dit pas que le budget d’une école doit être déterminé en fonction de la performance des élèves mais je dit qu’il faut arrêté de pénaliser ceux qui veulent être les meilleurs.

Les commentaires sont fermés.