Accueillir les Jeux olympiques: fierté mal placée?

Au-delà de ses aspects politiques et patriotiques, les Jeux sont une affaire de très gros sous. En 1995, Québec 2002 perd les Jeux d’hiver contre la ville de Salt Lake City. Après le fiasco financier montréalais de 1976, plusieurs étaient réticents à renouveler l’expérience dans notre belle province (notamment la mairesse Boucher).  

« C’est le jour le plus émouvant de ma vie », confie en larmes le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva. La ville de Rio de Janeiro accueillera les Jeux olympiques de 2016. Le moment est historique puisque ce sera la 1re fois qu’une ville du continent sud-américain sera l’hôtesse de la compétition sportive.

La blogueuse du Wall Street Journal, Sara Murray, croit pourtant que les bienfaits (économiques) des JO sont négligeables sinon inexistants. Ceci est particulièrement le cas pour les villes nord-américaines qui ont une économie déjà très ouverte (échanges commerciaux) comme Chicago.

Athènes prévoyait débourser 1,6 milliard $ US pour accueillir les compétitions. La facture a plutôt été de 16 milliards $ (10 fois plus)! Pour Pékin, la Chine a payé plus de 40 milliards $ US.

Bien sûr, ces coûts englobent tous les travaux d’infrastructures réalisés durant les sept années précédant les Jeux. À Rio, où près de 15 % de la population vit dans des favelas (bidonvilles), l’on souhaite utiliser ces milliards pour améliorer le système de transport et pour réorganiser l’espace urbain. Mais pourquoi attendre un tel événement pour le faire?

La plupart des villes candidates présentent des budgets équilibrés, mais les imprévus sont nombreux. On cite souvent en exemple les dépassements de coûts des installations (supportés par une surtaxe sur le tabac dans le cas de notre stade!) et aussi les frais de sécurité. Tous les paliers de gouvernement sont alors mis à contribution.

Le cas de Rio de Janeiro se défend mieux, dit-on. Selon une étude de deux chercheurs de l’Université de Berkeley en Californie, il existerait un effet positif sur les exportations du pays dont les villes sont candidates aux JO.

Mais Rio n’est pas Vancouver. À quelques mois de l’ouverture de nos olympiades d’hiver, on peut se demander si ces Jeux en valent la chandelle. Qu’en pensez-vous?