À la retraite : vendre pour aller en condo

Balance_maison_ISPar Sophie Stival

À l’approche de la retraite, bien des baby-boomers souhaitent vivre dans un plus petit espace. Les enfants sont partis. La maison est devenue trop grande. 

Mais depuis une dizaine d’années, le prix de l’immobilier a tant progressé que le condo convoité, bien que plus petit, leur coûtera peut-être aussi cher, sinon plus, que leur précédente résidence.

Avant de s’embarquer, mieux vaut se poser quelques questions.

Hélène Gagné est planificatrice financière et auteure du livre Votre retraite crie au secours (Les Éditions Transcontinental, 2009). Je lui ai demandé dans le cadre d’un reportage pour Le journal du conseiller de commenter cette réalité.

Éviter les dettes à la retraite

Dans la mesure du possible, on doit se fixer comme objectif d’arriver à la retraite sans aucune dette, m’explique Mme Gagné. Le plus regrettable, c’est de constater que certains boomers qui avaient réussi à se débarrasser de leur hypothèque à l’approche de la retraite vont s’endetter à nouveau pour avoir le condo tant désiré, me dit-elle.

« On se dit que les taux sont si bas, pourquoi ne pas en profiter? Mais les taux finiront par augmenter », rappelle-t-elle.

Peu de Québécois ont accès à des fonds de pension à prestations déterminées, ni même à un fonds de retraite de leur employeur. Les professionnels et les travailleurs autonomes sont particulièrement vulnérables. Ça prend donc de l’épargne en banque, car notre maison bien qu’elle ait une bonne valeur marchande, ne génère pas de revenus.

Avoir un coussin de sécurité

« On oublie que le prix des maisons a stagné dans les années 90 et qu’il y a aussi eu du rattrapage. Il s’agit d’être contraint de vendre pour comprendre combien l’immobilier est un actif peu liquide qui peut nous faire perdre de l’argent », ajoute-t-elle.

En maximisant ses contributions au RÉER pendant la vie active ou encore à un CÉLI (compte d’épargne libre d’impôt), on met les chances de son côté et on peut mieux affronter les imprévus. Personne n’est à l’abri de la maladie ou d’une séparation. Il est important d’avoir un coussin financier en cas de coup dur.

Louer ou acheter? 

Louer une résidence peut être intéressant pour une personne qui n’est pas propriétaire. Puisque le marché est dispendieux et qu’on n’a rien à offrir en échange, la location peut-être une bonne option, croit Hélène Gagné. 

« On présume que la personne épargne le montant qu’elle économise entre la location et l’hypothèque d’une nouvelle habitation », précise-t-elle. Sinon la plus-value qui sera générée sur la propriété au fil des ans ne sera jamais équivalente pour le locataire. L’effort demeure semblable pour les deux options.

Marge hypothécaire et rente viagère

Quand on détient un condo ou une maison libre d’hypothèques, on peut, dans l’éventualité où nos revenus de retraite ne sont pas aussi élevés qu’on le souhaiterait, contracter une marge de crédit hypothécaire sur sa propriété. Cet emprunt permettra aux retraités de rembourser uniquement les intérêts tout en leur assurant un certain revenu.

« Lorsqu’on décidera plus tard de vendre la propriété, ça réduira simplement une portion de l’avoir qui aura été utilisé pendant la période plus active de la retraite », explique Hélène Gagné.

Pour les clients plus âgés, qui désirent aller en résidence, on peut en vendant la maison utiliser une portion du produit de la vente pour acheter une rente viagère. L’objectif étant d’assurer un niveau de revenus constant et convenable pour le couple. Un tel produit financier « permet d’assurer qu’une portion du capital ne sera jamais épuisé, en contrecarrant le risque de longévité », précise Mme Gagné.

Songez-vous à vendre votre résidence ou à acheter un condo?

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3 réflexions sur « À la retraite : vendre pour aller en condo »

  1. Comme les babyboomer ont un poid démographique elevé, ils ont beaucoup modifier le principe de retraite. ils seront ceux qui ont de meilleurs fonds pension, ont recu de leur parent des héritages, ont travaillé sur une plus longue période sans interuption, bref ils ont des avantages indéniable, que d’autres génération n’aurons pas, et c’est correct ils ont fait évolué la société.
    Pendant leur jeune age c’était des magasins de proximité, ca changer pour des méga centre d’achat intérieur, puis maintenant des Power center.
    Avant les grands parents habitaient chez leurs enfants le plus longtemps possible avant d’allez dans les hopitaux ou CHSLD , maintenant ont va dans des résidences de personnes agée autonome, qui au début était pour 20 a 30 résidents, maintenant ce sont des méga complexe de résidence de retraité 200 et plus.
    Les babyboomers ont fait changé la mode de maison unifamilial a Condo, les prix ont augmenter, mais surtout les cout de frais commun qui explose.
    La question,la quantité de condo présentement et la quantité de méga résidence de retraité, seront t-elle a la mode dans 30 ans, la demande sera plus faible que l’offre, mais que sera la mode dans 30 ans, que sera l’espérance de vie, que sera l’age de la retraite 67, 70 ou 72 ans?
    Devrions nous revoir la durée des hypothèques, car la mode sera de centralisé les villes pour arrêter l’expansion urbaine, donc des construction en hauteur, mais que ferons nous des méga centre de résidence.
    Comment penser avoir assez d’argent pour la retraite quand nous travaillons plus ou moins 35 ans et que nous aurons une retraite de 30 ans, avec des rendements moyens prévue entre 2 et 4% sur nos placement.
    Surtout qu’aucun gouvernment n’a de vison plus longue que 4 ans, que la futur génération montante est du type je veux maintenant, pas demain, et je ne veux pas la facture. Et cette génération sera le nouveau poids démographique, pas aussi gros que les babyboomer, mais autant d’impact sur les modes de vie.

  2. @Sylvain
    Toutes et chacune d’excellentes questions. Pour reprendre les paroles célèbres d’un économiste dont je n’arrive jamais à prononcer le nom: ‘’In the long run we all, are dead ‘’.
    Bien malin qui sait prédire l’avenir ! Le sort des baby boomers et de leurs fameux fonds de pension sera décidé d’ici peu, moins de dix ans. La loi omnibus passée par les conservateurs est une ébauche timide de résolution du problème. Ensuite, il y a la question bien sur des rendements boursiers et obligataires. Un autre débat beaucoup plus complexe et impossible à prévoir avec un minimum de confiance pour les dix prochaines années.
    Bref. Les États dans le monde entier se sont unis dans une quête commune de pratiquer une forme de répression financière (phrase à la mode depuis quelques mois, depuis dix ans, personnellement je parle plutôt de spoliation des masses).La machine infernale de la bureaucratie mondiale a déclaré une guerre ouverte aux épargnants de toute sorte.
    Voyez-vous, dans une économie ou la structure financière est lourdement endettée, ou les pressions déflationnistes sont présentes mais ignorées, pis encore, contrecarrée, en doublant, triplant ou même quadruplant la dose de ce qui nous a mis dans ce même pétrin, bin la première chose a sautée sont les revenus d’intérêts des retraités ou des épargnants, ensuite les revenus des employés non qualifiés, non protégés ou simplement trop âgé et trop couteux, ensuite les revenus des pensionnaires présents et futurs. La dernière chose qui sautera sera le revenu garanti de nos élus et des serviteurs de l’État, les fonctionnaires. C’est un monstre avec un appétit d’ogre, il faut nourrir le monstre !
    En tkas, Mme Gagne a mis le doigt dessus, le plus difficile c’est de se procurer un revenu stable et plus ou moins garanti. Contrairement à Mme Gagne, je ne vois pas la longévité comme un risque mais une bénédiction. C’est comme dire qu’une conjoncture économique très défavorable pour une maison funéraire serait l’augmentation de l’espérance de vie.
    Éviter les dettes à la retraite comme si c’était de la peste. Rester dans votre résidence libre d’hypothèque le plus longtemps possible surtout si elle est bien entretenue et sans besoins urgents de réparation. Rester actif et positif. Ne touchez pas aux condos à moins d’être locataire. C’est plate à dire mais je visite moins mon paternel depuis qu’il a quitté la résidence familiale et qu’il vit en condo.

  3. Bonjour
    Pour moi il n’y a pas lieu de se poser des questions si l’achat d’un condo coûte encore plus cher que la première résidence, rester dans celle-ci est une bonne option. Pourquoi se ruiner davantage? Il faut en profiter oui mais pas à tout prix. L’article montre bien qu’il n’est pas judicieux de prendre des décisions hâtives mais prendre le temps de la reflexion. Pour ma part, quand je serai à la retraite je profiterai pleinement du temps que j’aurai pour me détendre dans une îles tropicale où les prix sont plus abordables!:)

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