Retraite, le rêve et la réalité…

Retraite_ISPar Sophie Stival

« Préparer sa retraite ». C’est le mot d’ordre chaque année au mois de février. Mais si notre résolution consiste simplement à mettre un peu de sous dans ses REER, ce n’est peut-être pas gagné d’avance…

La Financière Sun Life publie son 5e Indice canadien de report de la retraite. L’étude trace un bilan des plus intéressant.

À quoi ressemblera la retraite des baby-boomers? La retraite tardive semble bien en voie de devenir la norme.

Au début de la crise financière en 2008, plus de la moitié des Canadiens (51 %) anticipaient être à la retraite à l’âge de 66 ans. 

Aujourd’hui? Seuls 27 % d’entre eux s’attendent à être retraités. Plus du quart (26 %) prévoient maintenant travailler à temps plein. C'était 16 %, il y a 5 ans.

Au début de la crise, on ne mesurait pas son ampleur, souligne l’étude de la Sun Life. Bien que le Canada ait moins ressenti la récession que ses voisins du Sud, l’économie connaît depuis 2010 une croissance lente qui pourrait durer longtemps. 

Ça pourrait expliquer pourquoi les gens sont moins optimistes qu’il y a 5 ans. Ils affirment en plus grand nombre qu’ils travailleront à 66 ans parce qu’ils en ont besoin.

Entre le rêve et la réalité

Selon ce sondage, nous prévoyons passer une vingtaine d’années à la retraite et nous comptons sur un revenu de retraite annuel moyen de 46 000 $.

Pour y arriver, on anticipe épargner 385 000 $ d’ici la retraite (en excluant nos actifs immobiliers). C’est évidemment nettement insuffisant. N’oublions pas que depuis plusieurs années les taux d’intérêt sont très bas. 

Le plus désolant : près de 60 % des Canadiens prévoient disposer d’un montant d’épargne-retraite inférieur à 250 000 $. Pour près de 4 Canadiens sur 10, ce sera moins de 100 000 $. On est très loin du compte…

L’endettement des ménages est évidemment pointé du doigt ici. Le remboursement des prêts personnels, des cartes de crédit et autres dettes est la principale priorité financière des Canadiens ces dernières années. Tant mieux! Car c’est bien difficile d’épargner pour la retraite quand on a des dettes de consommation.  

Une étape à la fois

Prendre sa retraite en main, ça se fait une étape à la fois. Après avoir remboursé ses dettes, on trouve des moyens de dégager un surplus. Je crois beaucoup à l’épargne automatisée qui se fait au moyen de retraits mensuels directement de notre compte de banque vers un instrument d’épargne-retraite. Ça peut être 10$ par mois. L'idée, c'est d'installer une routine. Et plus on commence tôt, mieux c'est. 

Il est important de noter que chaque situation familiale est différente. Pour certains, le REER sera l’outil à privilégier. Pour d’autres, le CELI sera plus intéressant. Ça dépend de son niveau de revenus, si on a des enfants, si on est célibataire, monoparental ou non. Le commun des mortels peut difficilement s’y retrouver. 

Pour mettre en place un plan réaliste, il vaut mieux consulter un planificateur financier ou un conseiller. Avoir un plan écrit est aussi un gage de succès.

Avez-vous un plan d’épargne pour la retraite?