Assurance auto : les pauvres paient-ils plus que les riches?

Cle_ISPar Sophie Stival

Vous êtes un mauvais conducteur? Ce n’est pas grave, si vous êtes riche. Ce titre du magazine Time m’a fait sursauter.

Selon une étude menée par le Consumer Federation of America (CFA), les automobilistes américains à faible revenu paient des primes d’assurance plus élevées que leurs voisins riches, et ce, même s’ils sont de meilleurs conducteurs…

Les assureurs canadiens seraient aussi dans la mire des protecteurs du citoyen. 

Le CFA a testé les primes de deux faux conducteurs auprès des 5 plus grandes compagnies d’assurance américaines, dans 12 villes. Le premier détenait une maîtrise et occupait un poste de cadre. L’autre avait un secondaire V et était réceptionniste.

Dans les deux tiers des cas, la prime à payer était inférieure pour le riche conducteur, malgré que ce dernier ait causé un accident alors que l’autre avait un dossier de conduite vierge.

Pourquoi? 

Les assureurs se défendent en affirmant que les personnes plus pauvres vivent souvent dans des quartiers où les risques de cambriolages sont plus élevés, où les gens conduisent plus que les gens aisés (?), ou encore, qu’ils ont des cotes de crédit inférieures. L’usage des cotes de crédit est de moins en moins toléré pour prédire le risque représenté par un conducteur, note l’article du Time.

Bref, que le conducteur ait ou non une conduite irréprochable n’a pas autant d’importance qu’on peut le croire dans le calcul de sa prime. Déprimant non?

Selon l’analyste du CFA, les assureurs offrent peut-être des primes plus basses aux conducteurs aisés en espérant leur vendre ensuite d’autres types de produits plus lucratifs comme de l’assurance-vie, de l’assurance habitation, etc.

Au Canada

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a accusé en décembre 2011 les compagnies d’assurance automobile de facturer des primes plus importantes dans certains quartiers pauvres de l’Ontario (et accueillant de nombreux immigrants).

Des chercheurs du NPD en Ontario ont testé le profil de conducteurs fictifs en changeant simplement le lieu de résidence. La prime passait du simple au double selon que le conducteur habite un quartier défavorisé de Toronto (Jane-Finch) ou un plus chic (Lawrence Park).

Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) s’est défendu en affirmant que plusieurs facteurs entrent dans le calcul de la prime. Ceci inclut le nombre de réclamations d’assurance dans le quartier.

Pensez-vous qu’il existe dans le domaine des assurances, une discrimination basée sur le revenu au Québec?

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2 réflexions sur « Assurance auto : les pauvres paient-ils plus que les riches? »

  1. Moi non seulement je pense que oui il y en a une mais en plus il y a une explication logique. La personne plus riche fait moins de réclamation. Je m’explique. Un riche ne fera pas de réclamation pour un bris de vitre qui coûte 350$ à réparer, il ne fera pas de réclamation pour une lumière brisé à 300$ et ainsi de suite. 300$, 500$ ou même 1000$ c’est des peanuts pour eux alors que pour quelqu’un qui est serré dans son budget, il ne peut pas se permettre de payer 500$ pour un pare-brise. Donc, plus tu est pauvre, plus tu a de chance de faire une réclamation. Pour ce qui est du quartier, c’est logique que si ton stationnement c’est la rue, ça te coût plus cher que quelqu’un qui a 50 pied d’entrée et un garage. Et souvent ceux qui ont des entrées vivent dans un quartier où il y a moins de vol et de vandalisme que ceux qui vivent dans des HLM.

  2. J’aimerais savoir quel marque et modèle de véhicule a été utilisé pour la recherche. Car les voitures les plus volés, sont des voitures de riches (à part la Civic) : Escalade, Acura, Ford F-150. je doute que ces véhicules abondent dans les quartiers pauvres. Je conduit un Pontiac Pursuit 2006. « Stock ». Peu importe le quartier ou je vais, je n’ai pratiquement aucune chance de me faire voler. Même que l’hiver, je laisse la porte débarrée car elle a tendance à gelée. Je ne crois pas qu’il y est discrimination par mauvaise fois, mais je crois que les statistiques utilisées pour calculer les risques sont à revoir. Il y a plusieurs façon d’interpréter des statistiques.

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