Mais qu’une célébrité soit le fondateur ou le porte-étendard d’un organisme de bienfaisance rend-il ce dernier plus légitime? Certainement pas, affirme Sandra Miniutti de Charity Navigator, le réseau d'évaluation d'oeuvres caritatives le plus vaste et le plus utilisé aux États-Unis (sans but lucratif). Avant de donner de l’argent, mieux vaut faire ses devoirs.
Quand le tremblement de terre a frappé Haïti, plusieurs organismes de bienfaisance ont demandé de l’aide à la population. C’est le cas de la fondation du chanteur haïtien Wyclef Jean, « Yéle Haiti Foundation ». À l’heure d’Internet, il suffit de quelques clics pour donner à la dernière fondation à la mode.
Selon Stéphanie Strom du New York Times, Wyclef Jean est l’un des grands gagnants de la course aux millions qui a suivi la tragédie haïtienne. Pourtant, cette œuvre de charité est relativement jeune et sans expérience pour réagir devant un tel désastre et surtout, pour distribuer autant d’argent. De même, on a également reproché au rappeur de manquer de transparence en ne divulguant que très tardivement les revenus (de plusieurs années) de sa fondation.
Chez nous, c’est l'Agence du revenu du Canada (ARC) qui enregistre les organismes admissibles à titre d'organisme de bienfaisance, mais ce sont les provinces qui ont la responsabilité de les surveiller sur leur territoire. Selon l’ARC, « la majorité des provinces n’exercent pas une surveillance active des organismes de bienfaisance ».
Une célébrité ou un ami vous invite à donner vos sous à son œuvre favorite? Assurez-vous avant que l’œuvre soit bien enregistrée et qu’elle fasse preuve de transparence dans la divulgation de ses états financiers et dans l’évaluation de ses programmes. La Déclaration de renseignements des organismes de bienfaisance enregistrés peut aussi vous donner une idée du pourcentage des ressources qui sont consacrées aux activités de bienfaisance.
Surveillez-vous les organismes à qui vous faites un don?