Doit-on retarder la hausse des taux d’intérêt?

6a00e54f9164528834014e8b636d62970dSophie Stival 

L’économie canadienne se porte plutôt bien. La Banque du Canada a d'ailleurs signalé son désir de hausser le coût d'emprunt au pays.

Plusieurs s’attendent donc à une hausse prochaine des taux d’intérêt. Les taux hypothécaires ont déjà amorcé une remontée (lire mon récent billet). Faut-il le répéter, ces taux sont historiquement bas?

Pendant ce temps, l’Europe est sur le qui-vive. L’impasse politique en Grèce pourrait entraîner la suspension ou le retard de l’aide financière. Une aide vitale si le pays veut respecter ses échéances et éviter la faillite. Une sortie de la zone euro est un scénario de plus en plus évoqué.

L’incertitude européenne justifie-t-elle de retarder la hausse des taux au Canada? C’est la Banque du Canada qui devra trancher dans les prochains mois. Une décision difficile à prendre.

Si le gouverneur de la Banque, Mark Carney, juge que la reprise mondiale est trop fragile et que la situation en Grèce et en Europe est trop incertaine, il ne sera peut-être pas aussi pressé qu’on le croit. 

Emplois et mises en chantier

Depuis deux mois, l’emploi au Canada a rebondi de façon impressionnante. Ça fait plus de 30 ans qu’on n’a pas créé 140 000 emplois sur une aussi courte période. C’est sans compter les mises en chantier qui ont augmenté de façon impressionnante grâce à une performance exceptionnelle du Québec. 

Selon le communiqué économique hebdomadaire de Desjardins, les mises en chantier au Québec ont bondi de 43 900 en mars à 62 800 en avril. « Ce saut impressionnant de 43,1 % a donné le ton aux résultats de l’ensemble du pays. La forte activité dans les logements collectifs, notamment les copropriétés à Montréal, à Québec et à Gatineau, est à l’origine de cet essor. »

Dollar canadien et inflation

Malgré ces chiffres impressionnants, il faut tenir compte de bien d’autres facteurs. Comme le dollar canadien et l’inflation, pour ne nommer que ceux-là. Si on tient compte de la force du huard, la Banque du Canada ne devrait pas sentir autant l’urgence à relever son taux directeur, affirme dans un commentaire publié le 14 mai, l’économiste de Desjardins, Hendrix Vachon.  

En d’autres mots, notre dollar fort freine le commerce extérieur et donne du fil à retordre à nos entreprises exportatrices. Ceci permet de contrebalancer le coût du crédit faible et avantageux qui s’offre à l’ensemble des Canadiens. 

Endettement et prix des maisons

Bien que le taux d’inflation se maintienne dans une fourchette raisonnable au pays, Mark Carney s’inquiète depuis longtemps de l’endettement des ménages et de l’augmentation du prix des résidences au pays. Et il sait que de bas taux incitent les consommateurs à s’endetter.

Même si le taux cible demeure à 1 %, le 5 juin prochain, ce n’est qu’une question de mois avant qu’il remonte. Les rencontres subséquentes seront les 17 juillet et le 5 septembre. Je parie pour cette dernière date. 

Craignez-vous une hausse des taux au Canada? Votre taux d’endettement vous inquiète-t-il?

 

7 réflexions sur « Doit-on retarder la hausse des taux d’intérêt? »

  1. Pour ma part je ne crains pas une hausse, meme si je ne suis pas dans les plus riches, j’ai déja fermer mon hypothèque pour 5 ans, en augmentant le capital.Ceux qui par contre non jamais connu d’hypothèque a 8 ou 9% ca les fera réagir, pour apprécier un bas taux, faut avoir connu des taux de 9%. Les risques de faillites seront énorme, mais pourquoi subir risques de ceux qui ont octroyer des hypothèques en haut de leur moyens. Sans allez a du 10%, un taux préférentiel autour du 3 1/2% serais déjà un avertissement our plusieurs, ce sont surtout les banques qui auront le plus peur de voir leur prêt augmenter en risque de défaillance.
    Le bon côté pour moi, mes placement REER feront mieux que du 2% sur 3 ans!!!
    En même temps le monde pourront aussi se demander avant d’acheter, est ce que mon budget me le permet et pourquoi acheter maintenant et payer dans 3 ans, est ce que j’en ai besoin. toujours maintenir la croissance par la consommation, c’est pas durable, tout comme quand le produits est fini de payer, il est déjà désuet.

  2. …si l’économie canadienne se porte si bien, et bien, ça va être quoi lorque ça ira mal?! Taux de chômage effarent, des milliers d’individus qui s’adonnent au bénévolat pour contrer les mauvaises gestions de tous bords tous côtés. On devrait changer l’expression  »avoir la tête dans les nuages » par  »avoir le jugement aveuglé par les médias ».

  3. @Argonaute
    La politique monétaire canadienne tient compte de la situation économique de l’ensemble des provinces. La Banque du Canada baisse et remonte son fameux taux cible de financement en fonction de la santé économique de tout le pays. Depuis 1976, le taux de chômage au pays oscille entre 6 % et 12 %. Il se situe présentement à 7,3 % (le bas de la fourchette des trois dernières années). Je ne nie pas que la situation dans l’Ouest canadien soit plus rose qu’au Québec. Merci.

  4. Pour ma part rien ne sert de presser le citron. On doit planifier les hausses en fonction des besoins des payeurs. Augmenter partout en même temps, ne va pas améliorer les budgets des consommateurs, ni celui des Gouvernements. Si le pôt casse, le contenu se vide et quand il n’y en a plus, eh bien! il n’y en a plus pour personne. Après tout on avait vu venir cette crise et on n’a pas fait assez pour la contraindre. Quand le torchon brûle personne ne veut être celui qui va l’éteindre.
    L’augmentation des taux d’hypothèques va ralentir un secteur de développement et creuser la fosse de ceux qui en ont déjà.
    Le gros portefeuille (Gouvernement) doit faire les premiers pas en mesure de contrôl des dépenses.
    Merci.

  5. Je ne comprend pas pourquoi les gens disent que ça vas mal au Québec. Je n’ai jamais fait autant d’argent, je n’ai pas de dette, je n’ai jamais eu autant d’économie que maintenant et pourtant je n’ai jamais autant consommé !!! Bien que je n’aie pas encore vraiment d’obligation de toute sorte, étant seul, en logement, sans enfant donc sans crédit d’impôt et gagnant 40 000$/année, je suis censé être dans la classe moyenne « accoté » ou étouffé par le coût de la vie.

  6. Facile David,
    Tu applique le principe du budget, tu dépense moins que tu gagne!
    Pour le Québec, ce que plusieurs ne tiennent pas compte c’est le poids démographique des BabyBoomers, quand ils seront a la retraite, ils vont moins consommer, couter plus chère en soins de santé (ce n’est pas un reproche, une réalité). Et pendant ce temps, la poids de la dette augmente, on ne diminue pas le poids des programme sociaux, on ne créer pas ou on bloque toute idée qui pourrais généré de la richesse collective. Et le seuil critique des taxes et impôts est presque atteint.
    Pouvons nous être pro-actif avant d’arriver au même résultat que les pays Européen, au moins allumer la lumière jaune.

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