L’empreinte écologique des naissances: un calcul dangereux?

Footrpint_iStock_0000088474 La nouvelle est étonnante : pour réduire nos gaz à effet de serre, il serait beaucoup plus efficace d’investir dans la planification des naissances que de le faire uniquement dans les énergies renouvelables. En fait, il en coûterait presque cinq fois moins, constate Thomas Wire, un étudiant de la célèbre London School of Economics.

Calculer son empreinte écologique est à la mode ces temps-ci. On mesure l’effet sur la nature des activités humaines. Dans une perspective où nos ressources sont limitées, la croissance de la population accentuerait cette empreinte et nuirait à l’atteinte d’un développement durable.


L’étude parue en août dernier a été commandée par un groupe de réflexion (think tank) anglais (Optimum Population Trust) qui souhaite sensibiliser les gens aux impacts environnementaux de la croissance de la population. On a mesuré les coûts et les bénéfices d’allouer un montant pour la planification des naissances à toutes les femmes qui n’utilisent pas présentement des moyens contraceptifs (n’y ont pas accès). On a également projeté jusqu’en 2050 les croissances prévues des populations (données des Nations Unies) et de leur émission de C02 en ajustant ces rejets en fonction d’un accès à une méthode de limitation des naissances.

Le constat est le suivant : chaque tranche de 7 $ (2009 US $) dépensé en planification des naissances (contraception en fait) réduirait les émissions de C02 par plus d’une tonne. Or, il en coûte environ 32 $ pour arriver au même résultat en utilisant des technologies avec une faible empreinte écologique. Cette analyse semble viser particulièrement les pays en voie de développement. Sachant quel est l’impact de nos économies industrialisées sur le réchauffement climatique, il est un peu ironique de vouloir que les nations les plus pauvres fassent le travail à notre place…

L’Institut de la statistique du Québec, dans une revue de littérature et une analyse critique de l’empreinte écologique, croit que cette notion est « peu pertinente comme indicateur de développement durable ». Pourquoi? Parce que ce concept est trop ambigu pour être interprété. Le déficit écologique d’un territoire provient essentiellement d’une trop grande activité agricole ou forestière. On y inclut aussi l’élevage, la pêche et la construction. « Mais les effets sur la qualité de l’environnement du rejet de déchets toxiques, par exemple, sont exclus ». L’empreinte écologique est toutefois « utile pour sensibiliser les individus aux conséquences de leur mode consommation ».

À quelques semaines de l’importante conférence de Copenhague, les pays riches (Canada aussi) devraient arrêter de pelleter dans la cour du voisin le problème des changements climatiques (dont ils sont eux-mêmes grandement responsables). Bien au-delà des concepts théoriques de développement durable, il existe des peuples. Nous devons tous accepter de mettre de l’eau dans notre vin et contribuer à la mesure de nos moyens. Et bien sûr, ça commence par vous et moi…

Qu’en pensez-vous?

  

 

2 réflexions sur « L’empreinte écologique des naissances: un calcul dangereux? »

  1. C’est un couteau à deux tranchants. Empêcher les gens d’avoir un enfant est simplement contre les droits humains. Parcontre, les gens qui choisisent d’avoir un ou plusieurs enfants sachant la situation qu’on se trouve est simplement egoiste. Je choisi d’addopter un enfant de ma communauté pluto que d’en ajouter un de plus à la dette écologique de notre planète.

  2. @dave
    L’adoption (versus la venue d’un nouvel enfant) permet effectivement de diminuer l’empreinte écologique d’une société. Mais vous conviendrez que ce n’est pas simple de le faire et que ça ne convient pas à tout le monde. En fait, il s’agit peut-être de savoir si toutes les populations ont accès à des moyens de planifier leur famille (si elles le désirent). D’un autre côté, dans certaines cultures, les familles élargies sont une grande source de richesse. Bonne journée.

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