La peur, une stratégie d’affaires?

Peur_IS La peur est un sentiment de forte inquiétude à la pensée d’un danger ou un état de crainte dans une situation précise (Petit Larousse). Selon Pierre Simard, professeur à l’École nationale d'administration publique (ÉNAP), la peur est la stratégie d’affaires de plusieurs gouvernements et groupes d’intérêts. La dernière campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) en témoigne.

Existe-t-il vraiment un marché de la peur? Est-il en déclin? M. Simard nous propose une vision un peu plus rationnelle que la simple théorie du complot. À vous de décider…


« On ne gère plus le risque : la moindre menace se transforme plutôt en catastrophe appréhendée. On s’est même donné une règle de gestion, celle du principe de précaution.Ainsi, depuis vingt ans, les menaces de catastrophes planétaires se succèdent en rafale. Mais après le bogue de l’an 2000, la grippe aviaire, la grippe porcine, le réchauffement climatique et la grippe A (H1N1), la florissante industrie de la peur traverse une crise sans précédent », explique M. Simard.

D’après lui, puisqu’il est coûteux (en temps) de trouver soi-même la vérité en faisant des recherches, le citoyen s’en remet le plus souvent aux médias. Dès qu’une nouvelle est diffusée à la télévision ou dans les grands quotidiens, on suppose qu’elle est vraie. Dans le cas des catastrophes annoncées (bogue de l’an 2000, réchauffement planétaire, grippes virulentes), les médias ont relayé ces scénarios alarmistes allègrement.

Je vous l’accorde, M. Simard, beaucoup de citoyens ont perdu confiance à l’endroit des politiciens et des groupes d’experts (OMS, GIEC). Mais il ne faut pas sous-estimer la puissance des réseaux sociaux (Internet, Facebook, Twitter) dans toute cette théorie du complot. Beaucoup de citoyens jouent aux journalistes et diffusent leurs propres théories et relaient à d’autres des informations sans vérifier leurs sources. Cette multitude de renseignements ne fait qu’embrouiller des situations déjà assez compliquées.

La campagne de vaccination québécoise contre la grippe A (H1N1) a été faite en agitant le spectre d’une grave pandémie. La presse quotidienne a propagé des histoires plus inquiétantes les unes que les autres. Les chroniqueurs nous ont parlé de solidarité sociale. La panique était réelle. Dans les faits, les chiffres sont encore approximatifs (mortalité notamment) et il faudra encore plusieurs mois avant d’avoir un vrai portrait de ce virus. Pour l’instant, plus de peur que de mal.

Mais dans toute cette histoire, même les scientifiques se contredisent. Alors, imaginez la population! Le mieux, c’est encore de lire quelques sources « fiables » et d’utiliser son propre jugement.

Quelques liens pertinents et complémentaires :

Pour le point de vue scientifique de la grippe :
• Blogue de Valérie Borde (L’actualité.com) : Pandémie ou fumisterie?

Le conflit d’intérêts entre l’OMS et l’industrie pharmaceutique :
• Dossier de la revue Protégez-vous : L’OMS au banc des accusés

Qu’en pensez-vous?

2 réflexions sur « La peur, une stratégie d’affaires? »

  1. Il est étonnant de voir parfois comment une multitude de mots qui se succèdent ne peuvent parfois ne rien rèvèler au bout du compte.
    Les médias de masse R.-C., TVA et co. sont des outils de manipulation de l’opinion publique qui utilisent les dénominateurs communs les plus bas en traïtant son auditoire comme des gens sans valeur ou profondeur humaine.
    Il existe bel et bien des gens qui contrôle tout ce charabia, la preuve étant même que VOUS-mêmes journalistes savez plus que bien qu’il y a moults sujets qui détruiraient votre carrière si vous osiez vous en approchez…Vous ne le savez que trop bien.
    Pour la grippe du H1N1, il ne suffisait que de reculer pas si loin, en 1976 chez nos voisins du sud qui ont été victime de ce même vaccin contre la même grippe et qui fût retiré du marché aussitôt puisqu’il a causé plus de décès et paralysie chez d’autres.
    Comment se fait-il que vous les journalistes ne soyez pas plus au courant qu’un peintre en bâtiment? Votre crédibilité et votre non-intégrité est vraiment un sujet brûlant par les temps qui courent…On est tout de même pas tous des caves…

  2. @Orson
    Je comprends votre frustration. Honnêtement, je ne crois pas à l’absolue objectivité des journalistes. L’être humain étant ce qu’il est, on ne peut qu’aspirer à moins de subjectivité. Le journalisme n’échappe pas non plus (et c’est malheureux) aux pressions de rentabilité (c’est-à-dire vendre la nouvelle). Le 4e pouvoir au Québec souffre particulièrement de la convergence et de la concentration des médias. Servir son patron ou le public? Mais c’est un tout autre débat. Je crois tout de même que la plupart des journalistes sont honnêtes et intègres. Mais le journalisme d’enquête manque d’adeptes et de gros sous.

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